Une polémique de civilisation
Coup sur coup, les affiches publicitaires du prochain spectacle de l’humoriste Stéphane Guillon, (jugées trop politiques), puis celles du dernier film de Jean Dujardin, (jugées trop scabreuses), puis à Marseille celle du polar Underworld , (jugées trop violentes pour une ville ou l’insécurité est problématique), toutes ces affiches, donc, ont été décrochées et jetées à la poubelle.
On peut se féliciter qu’un vent de pudeur et de candeur absolue viennent ainsi apaiser les tensions quotidiennement perceptibles dans ce monde de brutes et de phallocrates. On peut aussi penser qu’il s’agit de petites censures, lesquelles censures sont la plupart du temps de mauvaises actions commises pour de bonnes raisons.
Et puis il y a la levée de boucliers provoquée par les déclarations du ministre Claude Guéant, affirmant " que toutes les civilisations ne se valent pas ". Si le sujet mérite débat, (et pourquoi serait-il interdit d’en parler ?), le seul fait que ce soit Guéant qui en cause suscite un tollé de protestations. La gauche, enfin unie comme un seul homme, y voit une preuve supplémentaire et donc définitive que le ministre de l’intérieur roule pour le Front National. On est là dans le degré zéro de la polémique. Tout comme les affiches interdites à tour de bras constituent le degré zéro de la censure. Il est vrai que pour Guéant la cause est entendue. S’il se plaignait du froid, on l’accuserait de racisme anti météo car il est depuis longtemps diabolisé par ses opposants. Mais peut-être l’a-t-il bien cherché. Dans ce cas, c’est lui qui gagne à tous les coups car en une seule phrase de sept mots, il a ressuscité le vieux débat gauche/droite qui obsède tous les ministres de l’intérieur quand s’approche une élection.
A l’image des civilisations, toutes les polémiques ne se valent pas.
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