80 ans du Débarquement : des hologrammes pour faire vivre la mémoire des anciens combattants
Ce sont des témoignages essentiels et qui le sont encore plus quand ils sont racontés, les yeux dans les yeux, par ceux qui les ont vécus. C’est pourquoi, au lieu de lire des mémoires ou de regarder un enregistrement vidéo, qui sont par définition figés et linéaires, des technologies sont développées pour pouvoir échanger directement avec un survivant du Débarquement du 6-juin 1944 et lui poser n’importe quelle question.
"Où étiez-vous le jour du débarquement ? Quel est votre meilleur souvenir de l’époque ? Comment s’appelait votre meilleur ami ?", sont autant de questions à poser à un témoin de l'époque. Il va y répondre, les yeux dans les yeux, à travers un hologramme comme s’il était vraiment là, présent devant nous.
Cette technologie existe déjà et on peut la tester au musée de l’Holocauste à Chicago aux États-Unis, par exemple. Les visiteurs peuvent échanger de vive voix avec les hologrammes de plusieurs survivants de la guerre.
L’hologramme a été mis au point par l’université de Caroline du Sud. Le processus de création est assez long. Le témoin doit passer une bonne semaine, parfois jusqu’à six heures par jour, à répondre à des milliers de questions d’un intervieweur spécialisé. En plus, il doit aussi enregistrer des réponses génériques pour les questions qui n’auraient pas été anticipées. Un processus ressemblant un peu aux assistants de nos téléphones. Puis on filme le tout, sous tous les angles, avec une trentaine de caméras pour créer l’hologramme.
L'essor de cette technologie
Plusieurs milliers de témoignages ont été enregistrés de façon traditionnelle. Mais, pour l’instant, une quinzaine seulement de façon interactive. Les premiers enregistrements ont été effectués en 2014 où ils étaient restitués très simplement en linéaire. Seulement, depuis, la technologie s’est perfectionnée et avec l’intelligence artificielle, on arrive désormais à donner l’illusion d’une conversation à la fois fluide et naturelle.
Ces hologrammes commencent même à être dans les écoles ou lors d’événements commémoratifs, il sera peut-être possible de les voir pour les 90 ans du débarquement. Car, il s’agit, à priori, de la meilleure façon de perpétuer la mémoire de cette génération qui disparaît petit à petit.
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