Géothermie : l'Islande étudie le projet de centrales fonctionnant au magma

De l’énergie géothermique comme on n’a jamais réussi à en produire jusqu’à présent. Avec la masse d'énergie que recèle le magma, l'Islande cherche à atteindre des poches de roche en fusion, et ainsi d'augmenter considérablement le rendement des futures centrales géothermiques.
Article rédigé par Anicet Mbida
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Vue aérienne du champ de lave fumant de Krafla, Islande. (photo d'illustration (Gerhard Zwerger-Schoner/Newscom/MaxPPP)

Il y a quelques semaines, on s’inquiétait des conséquences de l’éruption d’un volcan en Islande. Mardi 9 janvier, le pays cherche à dompter ces poches de lave pour les transformer en source d’énergie illimitée. Il s’agit du projet Krafla Magma Testbed. Son objectif est d’aller creuser un tunnel jusqu’au réservoir de magma d’un volcan, c’est-à-dire une poche de roche en fusion comme il y en a beaucoup sous la croûte terrestre. Cela pourrait permettre d’avoir accès à des températures extrêmes et de multiplier par 10 ou 20 les rendements des centrales géothermiques.

Pour avoir une idée, aujourd’hui dans une centrale à charbon, la vapeur créée atteint 450°C, alors qu’en géothermie, on plafonne à 250°C. Demain, en allant creuser sous les volcans, on atteindrait facilement les 900°C. De quoi faire passer la géothermie dans une toute autre dimension, avec des centrales beaucoup moins chères et bien plus performantes.

Le choix de l'endroit

Pour ne pas risquer de déclencher une éruption, il a fallu choisir avec soin l'endroit idéal. La poche du volcan Krafla, en Islande, s’est imposée d’elle-même. Elle n’est qu’à 2 km de profondeur et elle avait déjà été percée par hasard il y a quelques années. Cet incident n'avait pas provoqué de catastrophe, grâce à la composition très spécifique de son magma.

D'autres inquiétudes ont concerné certaines centrales géothermiques, qui ont dû être fermées parce qu’elles provoquaient des tremblements de terre. Pour Krafla, il ne devrait pas y avoir de problème : il y a tellement d’énergie dans le magma que la fracturation hydraulique n’est pas nécessaire.

Forage prévu en 2026

Pour autant, ce ne sera pas une mince affaire. Les équipements devront fonctionner dans un environnement où la température et la corrosion seront extrêmes. Ils pourraient être très rapidement détruits. C’est pourquoi ces équipements font actuellement l’objet de tests intensifs.

Le forage est prévu pour 2026. Les géologues ont préféré être prudents. Dans un premier temps, il s’agira simplement d’observations scientifiques. C’est la première fois que l’on aura l’opportunité d’analyser du magma dans son environnement naturel. Les chercheurs vont donc d’abord essayer d’en apprendre davantage sur l’activité volcanique, afin de mieux évaluer les risques avant d’envisager d'utiliser les volcans comme source d’énergie.

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