Vaste plan gouvernemental pour promouvoir la géothermie
De quoi parle-t-on, précisément, lorsqu'on évoque ce plan de développement de la géothermie annoncé par le gouvernement cette semaine ? De se servir de l'énergie, contenue dans le sous-sol de la Terre, pour se chauffer, puisque la température y est constante. Il s'agit juste d'envoyer cette chaleur, via de longs tuyaux pour chauffer des bâtiments, avec des aides financières à la clé pour les particuliers, pour qu'ils puissent troquent leur vieille chaudière à fioul ou à charbon, contre une pompe à chaleur géothermique.
Le chauffage représente la moitié de la consommation énergétique dans notre pays, selon les statistiques publiées par l'exécutif, avec 75% de cette énergie produite à partir de gaz et de fioul contre 1% pour la géothermie.
Dès le 1er mars prochain, l'aide à l'installation d'une pompe à chaleur géothermique va grimper à 5 000 euros, sans conditions de ressources pour les ménages, alors que c'était le cas jusqu'à présent. Le gouvernement veut faire passer à 6 000 le nombre d'installations annuelles, d'ici 2025. C'est le double d'aujourd'hui.
La géothermie : une filière largement sous-exploitée en France
Cela reste des travaux importants. Entre 15 000 et 20 000 euros, selon les professionnels du secteur, ce qui peut constituer un frein, même si les ménages pourront cumuler plusieurs aides publiques, ce qui réduit le reste à charge d'autant. Et le ministère de la Transition écologique insiste : c'est une énergie locale, bas carbone, efficace, qui garantit un prix stable et qui permet, au passage, de s'affranchir du gaz russe.
La France est bien en retard par rapport à son voisin suisse et par rapport à la Suède, où les trois-quarts des foyers sont désormais équipés d'une pompe à chaleur géothermique. En parallèle, le gouvernement veut aussi développer la géothermie dite profonde.
Cela nécessite des travaux plus conséquents, avec des forages compris entre 200 et 5 000 mètres de profondeur, pour pouvoir ensuite constituer des réseaux de chauffage urbain. Besoin de main d'œuvre qualifiée, de financement sécurisé, et de cartographie précise des sous- sols, le plan gouvernemental a au moins l'intérêt de répertorier les besoins d'une filière largement sous-exploitée aujourd'hui, et moins organisée que l'éolien ou le solaire.
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