Intelligence artificielle: passer un entretien d'embauche face à un avatar

Si vous cherchez un emploi il va falloir vous y faire, vous pourriez bien passer un entretien d'embauche avec une intelligence artificielle. Une start-up est en train de mettre au point ce nouveau genre de recrutement.
Article rédigé par Anicet Mbida
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'avatar d'un agent de recrutement crée par l'intelligence artificielle. (Fairgo.AI)

C’est la nouvelle coqueluche des recruteurs. On reçoit un lien pour un entretien en visioconférence. On se connecte. Et là, le visage d’une jeune femme apparaît. Elle est plutôt avenante avec de longs cheveux roux. Sauf, qu’elle n’est pas humaine. C’est un avatar qui répond : "Merci d’avoir pris le temps de passer cet entretien avec nous aujourd’hui. Dans quelques instants, il vous sera demandé de vous présenter, puis de répondre à quatre questions en lien avec le poste. Cela devrait prendre environ 15 à 20 minutes. Ne vous sentez pas obligé de tout dire d’un coup. Cet entretien est avant tout un échange, vous pouvez donc prendre votre temps. Bonne chance !" 

Cet avatar pose les mêmes questions que poserait un vrai recruteur (motivation, expérience, défis rencontrés dans les postes précédents…). Évidemment, cela peut surprendre. Cela peut même déstabiliser de parler comme ça, à un robot, de choses très personnelles. Mais, selon la start-up Fairgo AI qui développe ce nouveau logiciel, la plupart des candidats apprécient l’expérience. Notamment parce qu’elle promet un entretien totalement impartial. Alors que les recruteurs humains auront des biais parfois inconscients. Le logiciel assure ne pas faire, non plus, de pseudo-science en décortiquant les expressions du visage ou le ton de la voix. Il base son analyse uniquement sur la retranscription de ce qui est dit. Évidemment, il n’intervient que pour le tri des candidats. La décision finale étant laissée au recruteur.

Des interrogations sur la fiabilité

Comme souvent, on a affaire à la fameuse sauce secrète de l’intelligence artificielle. On ne sait pas trop comment il est capable d’identifier des traits de personnalité. De savoir que le candidat est extraverti à 67% ou consciencieux à 83%. Une chose est sûre, les entreprises qui croulent sous les CV sont de plus en plus tentées par ce genre d’outils. Il ne faudra pas s’étonner si, un jour, on développe également des avatars pour les candidats. Ils iraient arpenter les plateformes de recrutement et passer des entretiens à notre place. Quitte à déshumaniser, autant le faire des deux côtés.

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