Journée de boycott "#NoTwitterDay" : malgré les polémiques, le réseau X reste influent
"#NoTwitterDay" : la date du 27 octobre n’a pas été choisie par hasard pour lancer ce boycott, dont la tribune est publiée dans Le Monde. Cela fait exactement un an, jour pour jour, que le réseau Twitter est passé sous l'égide d'Elon Musk, connu pour sa conception extrémiste de la liberté d’expression. C’était d’ailleurs la principale motivation de son rachat de Twitter : en faire une plateforme de liberté totale et défaire le réseau du "politiquement correct".
Depuis, beaucoup de choses ont changé : purge dans la direction et réduction constante des équipes de modération replacées par des algorithmes, retour de centaines de comptes bannis, notamment de complotistes ou de parias comme Donald Trump, certification des comptes devenue payante, etc. Et ce n’est qu’un début. Elon Musk veut maintenant en faire une application multiservices. Les appels vidéo sont possibles depuis jeudi. Et il y aura bientôt des services bancaires et de paiement comme sur Telegram ou WeChat.
La mise en avant des comptes qui font de l'audience
Il est beaucoup trop tôt pour dire si cette transformation va rencontrer le succès. Quand il s’appelait encore Twitter, le réseau avait déjà du mal à gagner de l’argent. C’est pour cela que les PDG se sont succédé ces dernières années. On le rappelle : Twitter, rebaptisé "X", reste un Petit Poucet avec seulement 250 à 300 millions d’utilisateurs, quand Facebook et Instagram sont à plusieurs milliards. Même Snapchat et Telegram ont une d’audience largement supérieure.
Or, il faut énormément de trafic pour vivre uniquement de la publicité. C’est ce qui explique la marche forcée actuelle vers un modèle payant et la mise en avant des messages des comptes prémium... même s’ils disent n’importe quoi. Ainsi la rémunération revient à ceux qui font le plus d’audience, même s'ils le font avec des contenus polarisants ou sensationnalistes.
Une plateforme minoritaire mais influente
Pour éviter de côtoyer ces relayeurs de contenus pas toujours responsables, les chefs d’État qui s’expriment en direct cette plateforme pourraient s’exprimer ailleurs. Des plateformes qui font en plus davantage d’audience. Mais c’est ce qui fait la particularité de X. Tous les journalistes y sont présents et beaucoup en ont même fait leur principale source d’information. C’est pour cela que les grands de ce monde privilégient ce canal dès qu’ils veulent qu’une information soit relayée.
C’est probablement aussi pourquoi il y a autant d’émotion autour du virage que prend actuellement la plateforme. Un peu comme si notre bébé à nous, les journalistes, se faisait démanteler. Pourtant, ce ne sont pas les concurrents qui manquent.
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