L’agence spatiale japonaise teste un service "d'éboueurs de l’espace" pour s'occuper des débris en orbite

Après la pollution sur Terre, on s’intéresse désormais à la pollution dans l’espace. Une sorte de camion-poubelle spatial tente, en ce moment même, de ramasser les ordures en orbite.
Article rédigé par Anicet Mbida
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La fusée transportant le satellite commercial de démonstration d'élimination des débris Astroscale "ADRAS-J" décollant du complexe de lancement 1 de Rocket Lab sur la péninsule de Mahia en Nouvelle-Zélande, le 19 février 2024. (HANDOUT / ASTROSCALE /ROCKET LAB/ASTROSCAL)

Il existe dans l''espace une véritable décharge composée des morceaux de fusées, de satellites abandonnés ou en panne, ainsi que d'épaves de missions ratées. En tout, on estime qu’il y aurait plus de 30 000 gros objets en orbite, dont seulement 4 000 utiles fournissant encore un service quelconque.

Pour cette raison, l’agence spatiale japonaise teste, depuis mi-février, une mission de nettoyage spatial. La mission ADRAS-J. Elle se déroule au-dessus de nos têtes. Leur camion poubelle tente, en ce moment, de s’accrocher à un reste de fusée, qui erre en orbite depuis 2009. Il doit ensuite le faire redescendre doucement, pour l’envoyer se désintégrer dans l’atmosphère.

Pour l’instant, il s’agit simplement de tester la procédure. Mais à terme, l’objectif est clairement de créer une sorte de "service d’éboueurs de l’espace" auquel n’importe qui pourra faire appel. Avec la baisse des coûts de mise en orbite et les méga-constellations comme celles de Starlink ou de OneWeb, celles qui permettent d’avoir internet partout dans le monde, les déchets dans l’espace ne feront que s’accumuler. Problématique car ils se déplacent à près de 30 000 km/h, soit 30 fois la vitesse d’une balle. Imaginez les dégâts si l’on venait à en percuter un.

La nécessaire évolution 

Jusqu'à maintenant, il n'y a pas eu beaucoup d'accidents, une petite dizaine seulement. Mais un satellite chinois a déjà été complètement détruit par un débris. S’il n’y a pas plus de collisions, c’est tout simplement parce que les opérateurs passent leur temps à surveiller le ciel pour repositionner leurs satellites. Une technique qui à ses limites. Les agences spatiales doivent désormais garder le contrôle de leurs satellites quand ils arrivent en fin de vie. Soit pour les envoyer se désintégrer dans l’atmosphère, soit pour les faire retomber au milieu du Pacifique, dans ce qu’on appelle déjà, le cimetière des satellites, mais il peut toujours y avoir des pannes ou des ratés. C’est donc plutôt une bonne chose qu’ils puissent être pris en charge par des éboueurs de l’espace.

 

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