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BD bande dessinée. Bravo Spirou

Spirou et la folie nazie ! Le dessinateur Émile Bravo a eu l'idée de confronter le célèbre groom à la tourmente de la Seconde Guerre mondiale. L'histoire a pour titre "L'Espoir malgré tout". Elle va courir sur quatre albums.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
SPIROU, UNE CONSCIENCE DANS LA GUERRE ET POUR LA PAIX (EMILE BRAVO, DUPUIS / LE JOURNAL DE SPIROU, DUPUIS / CLEMENT OUBRERIE, QUAI DES BULLES)

Quand, il y a une douzaine d’années, les éditions Dupuis lui proposent de faire son Spirou, Émile Bravo a une formidable intuition. Il se demande ce qui a bien pu se passer pour que le personnage star de la BD belge inventé en 1938 sous l’aspect d’un groom chargé de monter les bagages des clients du Moustic hôtel à Bruxelles, devienne, après la parenthèse de la seconde guerre mondiale, le héros bondissant que l’on connaît, toujours prêt à partir à l’aventure avec son complice Fantasio.

La guerre à hauteur d'enfant

Le journal d’un ingénu racontait cette histoire : comment Spirou aurait vécu la guerre. Salué par la critique, soulevant l’enthousiasme des lecteurs, le livre appelait une suite. Émile Bravo l’a murie pendant 10 ans. Son nouveau Spirou a pour titre L’Espoir malgré tout. Il n’y aura pas moins de quatre volumes pour raconter la stupeur de l’occupation, l’horreur des camps nazis, le combat pour la liberté.

Le sujet est grave, mais le ton reste celui d’une bande dessinée tout public, que l’on peut lire enfant pour comprendre que notre monde a été engendré par ces années terribles.

Il faut savoir d’où on vient et pourquoi l’inhumanité nous a créés. Spirou est un enfant dont la conscience s’éveille au monde.

Émile Bravo

Spirou, défenseur des droits de l'homme

Émile Bravo regarde la guerre innocemment, à hauteur d’enfant. Il fait dire à Fantasio : "C’est compliqué ton histoire". Lui est persuadé que non, qu’il faut transmettre, que cela permet aussi de penser le monde d’aujourd’hui. L’exode pose la question des réfugiés, des migrants. Et le nationalisme, c’est la guerre.

Le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme ne s’y est pas trompé qui a choisi Spirou comme mascotte cette année pour célébrer les 70 ans de la déclaration universelle des Droits de l’homme. Une grande exposition Spirou est présentée à Genève, au Palais Wilson, le siège mondial du Haut-commissariat. L'exposition partira ensuite à la rencontre du grand public, et d'abord en Belgique.

Le journal de Spirou propose le 10 octobre un numéro exceptionnel consacré aux articles de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme.

 Spirou et Émile Bravo seront aussi à Saint-Malo pour le festival Quai des bulles la semaine prochaine.

Bravo et Oubrerie à Saint-Malo

L’invité d’honneur de l’édition 2018 de Quai des Bulles est Clément Oubrerie. Le travail du dessinateur de Pablo, de Voltaire amoureux, d’Aya de Yopougon est présenté au Palais du grand large.

Un conseil lecture à Saint-Malo ? Comme un frisson du jeune auteur Aniss El Hamouri. Il a 29 ans, il est né au Maroc, il vit en Belgique. Il vient de recevoir le prix révélation ADAGP/Quai des Bulles pour cette histoire de la dérive punk d’une jeune fille d’aujourd’hui.

Comme un frisson, Aniss El Hamouri, aux éditions Vide Cocagne.

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