BD, bande dessinée. Quand naît le désir
Il est des moments dans la vie où l’on grandit d’un seul coup, sans que les autres, le père, la mère, le petit frère ou les copains ne s’en rendent compte. Bastien Vivès en a fait le sujet de son nouveau roman graphique : "Une Soeur".
Antoine, 13 ans. Hélène, 16 ans.
On le pensait embarqué pour longtemps dans des aventures purement collectives. Certes, Bastien Vivès continue la série Last man, manga à la française et à succès, avec ses camarades Sanlaville et Ballak. Mais il signe seul son nouveau roman dessiné : Une Sœur.
Une Sœur est un récit d’initiation, un de plus pour Vivès qui avait exploré les rapports maître-élève dans l’univers de la danse avec son chef d’œuvre Polina. Une Sœur a pour cadre la famille. Une fois de plus encore pour celui qui multiplie les variations sur le thème à travers notamment les relations parents-enfants.
Ici, cependant, les adultes sont presque hors champ. Nous allons vivre un morceau d’été dans les yeux d’Antoine, 13 ans, à cet âge charnière où l’on bascule dans un nouveau monde : celui du désir charnel. Qui va se matérialiser sous les traits d’Hélène, la fille d’une amie de la famille. Blonde, jolie, et son ainée de quelques années. La force de Bastien Vivès : en quelques traits, sans décors, sans détails, il réussit à poser une situation juste, un moment précis, une émotion vraie et immédiate. Ce qui nous permet d’accepter, quand elles arrivent, une ou deux scènes de sexe explicite qui n’ont du coup rien de choquant. Pas même pour un public adolescent.
Une Sœur, Bastien Vivès, aux éditions Casterman.
Pour homme averti
Autre récit d’initiation sexuelle, La Nuit mange le jour est cette fois clairement annoncé "pour lecteurs avertis". L’éditeur parle de "l’exploration des faces sombres de la psyché de l’homosexualité masculine". Bref, certains aiment avoir mal. La Nuit mange le jour est cru, radical, écrit et dessiné de manière à dépasser le simple qualificatif pornographique.
Sur un scénario d’Hubert, mis en image par Paul Burckel, La Nuit mange le jour, aux éditions Glénat. À paraitre fin juin.
Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la chronique "Info manga" de Laetitia de Germon. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Laetitia vous livre sa sélection et ses coups de cœur.
Un regard, 2 cultures : A nos amours, de Jean-Paul Nishi, chez Kana
Au rayon manga, une histoire de couple mixte, celle du dessinateur japonais Jean-Paul Nishi et de son épouse, la journaliste française Karyn Poupée. Jean-Paul Nishi avait déjà jeté des ponts entre l’archipel et l’Hexagone en racontant en dessins et anecdotes sa vision de notre pays à travers plusieurs manga publiés aux éditions Kana : A nous deux Paris ; Paris le retour et Paris toujours !
Sa rencontre avec sa future épouse Karyn et leur vie de couple lui a permis d'aller plus loin dans A nos amours, toujours publié chez Kana. Avec beaucoup d’humour et d’autodérision, il dépeint la vie de couple, le mariage, la grossesse, la naissance du bébé́ et les anecdotes des mois passés à s’occuper du nourrisson à la maison, pendant que sa femme part travailler. Jean-Paul Nishi aborde aussi toutes ces petites différences culturelles et normes sociales françaises qui étonnent, voire déstabilisent nos amis japonais et vice-versa.
Rencontre avec Jean-Paul Nishi :
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.