BD bande dessinée. Warhol retouché au Typex

Le pape du Pop Art, Andy Warhol, aimait par-dessus tout jouer avec les images de son époque. Le néerlandais Typex, technicien aussi habile qu’un faussaire de haut vol, et tout autant boulimique d’images que son modèle américain, a entrepris de s’amuser avec Andy Warhol lui-même.

L'Amérique en images

Dans une BD monstre de plus de 560 pages, Typex raconte la vie de Warhol, mais aussi, et peut-être surtout, son époque. L’Amérique de Warhol, c’est celle de ses amis artistes et rockers canailles, celle du Velvet Underground ou du peintre Jean-Michel Basquiat. Pour Typex, Warhol est un catalyseur et un miroir de la modernité.

On peut considérer qu’il incarne le rêve américain parce qu’il venait de la famille d’immigrants la plus pauvre qu’on puisse imaginer, et qu’il est probablement devenu l’artiste le plus célèbre et le plus riche du XXe siècle. Mais il représente aussi le cauchemar de l’Amérique parce que pour y parvenir, il a puisé dans les bas-fonds de la société.

Typex

Typex a découpé son récit en 10 chapitres. Il dessine chacun d’eux en copiant le style graphique d’une bande dessinée de la décennie observée. Quand il décrit les années 1930, nous avons l’impression d’ouvrir un journal un peu gris de la grande dépression. Beaucoup plus tard, jaillissent les couleurs des années  psychédéliques.

Le monde de Typex

La véracité du propos ? Il n’est pas sûr que Warhol ait discuté avec Robert Crumb, il n’a pas vu Elvis Presley chanter sur une plage à Hawaii, ni sans doute rencontré Tom of Finland, la grande figure de la culture gay.

C’était l’occasion de dire sans aucune honte ce que j’aime en musique, en bande dessinée, et je dois confesser qu’une partie des rencontres que j’imagine n’ont pas existé.

Typex

Typex a passé cinq ans de sa vie à travailler sur celle de Warhol.

Typex Warhol, un conte de faits, est publié simultanément dans 14 pays. En France, il est édité chez Casterman.      

Survivant, de Akira Miyagawa, Takao Saito, chez Vega

Steinkis et Nexusbook se sont associés pour créer, Vega, une nouvelle maison d’édition consacrée aux manga et principalement au seinen. Pour son lancement, trois titres très différents : le récit de guerre Peleliu, Deep Sea Aquarium Magmell, qui est plus axé sur la tranche de vie et la découverte d'un monde insoupçonné, et le manga post-apocalyptique Survivant - L'histoire du jeune S.

Ce dernier est un remake du manga Survivant, de Takao Saito, publié en 1988. Comme son titre l'indique, il est avant tout question de survie, et plus exactement de celle d'un jeune garçon qui se retrouve seul une sur île. Akira Miyagawa garde l'idée de base, mais simplifie beaucoup la vie de son héros.

On passe ainsi d'une version "guide" avec de très nombreuses informations pour réussir à survivre (trouver de la nourriture, faire du pièges, du feu…), à un manga où le héros est très chanceux et dont les manipulations sont beaucoup moins détaillées. Le mangaka ajoute également un peu de modernité en intégrant le téléphone portable. Un peu moins catastrophique, ce titre reste malgré tout une bonne revisite.