BD, bande dessinée. Western tous azimuts
Sur le mode de la terreur ou de l’humour, burlesque ou réaliste, le western se porte toujours très bien en bande dessinée.
Le retour de Christophe Blain
Six ans que Christophe Blain n’avait pas signé de bande dessinée. L’auteur d’Isaac le Pirate et de Quai d’Orsay avait mis la BD entre parenthèses après avoir reçu le fauve d’or à Angoulême. Christophe Blain revient avec le quatrième opus de Gus, dans lequel les états d’âme des hors-la-loi prennent plus de place que les attaques de train et les braquages de banques, revolvers aux poings et foulards sur le visage. Ici, les bandits sont soucieux de leur image, attentifs à leurs émotions, cherchent l’amour et s’embourgeoisent. Les intrigues s’entremêlent et tout va très vite comme dans une cavale interminable.
Ce sont en vérité des histoires intimes et des personnages ambigus.
Christophe Blain
Ces héros-là sont des méchants attachants, mais vraiment des méchants. Christophe Blain ne les jugent pas, ne leur fait pas la morale. Pas plus qu’aux lecteurs avec qui il multiplie les clins d’œil, jouant sur les références : celles de la BD, des illustrations des années 1930 et du cinéma hollywoodien. Blain dessine avec un plaisir sensuel, mêle dans une même image le burlesque et le réalisme. Dans Gus, nous acceptons que la mort soit grotesque, l’horreur et le drame, comme l’humour et la loufoquerie.
Gus tome 4, Happy Clem, aux éditions Dargaud.
A l’ouest, on tue
Avec Scalp, on ne joue plus. Bien décidé à nous rappeler que la conquête de l’ouest fut surtout une succession de tueries innommables, Hugues Micol consacre sa nouvelle bande dessinée à La funèbre chevauchée de John Glanton et de ses compagnons de carnage. C’est le sous-titre de ce livre au noir et blanc radical et aux compositions monumentales et sauvages.
Scalp, Hugues Micol, chez Futuropolis.
La malchance de Lucky Luke
Puristes, s’abstenir ! Guillaume Bouzard signe à son tour son Lucky Luke. Le sien a un gros nez et un gros problème : son fidèle cheval Jolly Jumper, jamais avare d’une réflexion amusée sur la tournure que prend l’aventure, ne dit plus rien. Du coup, notre héros solitaire déprime, et en oublie de dégainer plus vite que son ombre. Le Lucky Luke de Bouzard
Jolly Jumper ne répond plus, éditions Dargaud
Enfin, du western classique virtuose
Le tome 3 d’Untertaker de Ralph Meyer et Xavier Dorison a pour titre L’Ogre de Sutter camp. Frissons garantis.
Untertaker, éditions Dargaud.
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