Fabien Vehlmann apprivoise la mort
Les lecteurs assidus de bande dessinée connaissent déjà Fabien Vehlmann. Les plus jeunes lisent sa série à succès, Seuls, dont le 14e tome, dessiné par Bruno Gazzotti, est sorti en début d’année, aux éditions Rue de Sèvres. Seuls est l’histoire d’une bande d’enfants obligés de se débrouiller sans les adultes, car ils sont dans les limbes. Oui, ils sont morts. On aurait pu croire que ce parti pris morbide condamnait la saga à l’échec. Il n’en est rien, au contraire.
Ogres, enfants, inceste et maltraitance
On peut donc gager que la nouvelle série fantastique de Fabien Vehlmann, La Cuisine des Ogres, qui tire cette fois du côté de la pure héroïc fantasy, a toutes les chances de rencontrer le même succès. D’autant plus que le dessinateur, Jean-Baptiste Andreae, magnifie de ses compositions baroques cette histoire de croque-mitaine.
Dans La Cuisine des Ogres, on trouve dragons et korrigans. Ça découpe, ça démembre, faut que ça bout, et faut que ça cuise. Désossez la licorne ! Faites roussir les lardons d’enfants ! Ajoutez la mandragore, préalablement bâillonnée. Et bien sûr, laissez mijoter à feu doux !
Le premier volume de ce qui sera une trilogie, a pour titre Trois-Fois-Morte. La Cuisine des Ogres, aux éditions Rue de Sèvres.
La mort, la mort, toujours recommencée.
"J’ai été confronté très jeune à ces questions. Et je n’ai réussi à trouver mon chemin que grâce à l’imagination. Non seulement elle m’a sauvé la vie, mais elle l’a rendue bien meilleure. A certains égards, c’est un peu ce que j’ai envie de communiquer aux lecteurs, quel que soit leur âge."
Le scénariste Fabien Vehlmann,à franceinfo
C’est le cas dans cette autre nouveauté, Le Dieu-Fauve, une fable cruelle et implacable, pour ados et adultes, qui suscite la réflexion sans abandonner l’émotion. Vehlmann est cette fois secondé au dessin par l’espagnol Roger.
Le Dieu-Fauve est un singe, capturé jeune encore, afin d’être dressé à tuer. À peine s’attache-t-on à un personnage – guerrière, esclave, poète – que celui-ci est brutalement assassiné, pour nourrir cette parabole fantastique sur le pouvoir et la violence, en des temps antédiluviens, juste avant la fin d’une civilisation antique.
Le Dieu-Fauve, aux éditions Dargaud.
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