Le film d'animation "Spycies" a été un "un gros challenge", d'après son réalisateur Guillaume Ivernel
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, l’invité est Guillaume Ivernel, dessinateur, infographiste et réalisateur de films d’animation pour les petits et les plus grands pour "Spycies" qui sort aujourd’hui au cinéma.
Spycies c’est l’histoire d’un raton laveur intrépide qui s’allie à un rat maladroit pour contrer une menace climatologique.
C’est en 2008 que l’on entend parler de Guillaume Ivernel avec le dessin-animé Chasseurs de dragons co-réalisé avec Arthur Qwak : "Chasseurs de dragons a changé évidemment ma vie parce qu’à l’époque faire un long-métrage en France c’était extrêmement compliqué. Faire un long-métrage comme Chasseurs de dragon avec des ambitions internationales ça ne s’était presque jamais fait et avec Arthur Qwak c’est aussi ce qui nous a intéressé".
Huit ans plus tard, il revient avec Ballerina en tant que directeur artistique et producteur. Deux succès inattendus.
Pour son troisième film, une production chinoise, il est parti un an là-bas pour s’imprégner des différences culturelles avec le désir de les faire cohabiter. Il explique au micro d’Elodie Suigo que c’est probablement un des premiers films franco-chinois et que, partant du constat que d’ordinaire les films chinois s’adressent aux chinois, il voulait donner une dimension plus internationale à celui-ci, de manière à pouvoir l’exporter et apporter quelque chose de nouveau en France : "Ça a été un gros challenge".
Ce que j’ai proposé à la production chinoise, c’est de faire un croisement entre du Cartoon et du James Bond avec une petite touche de science-fiction et c’est vrai que ce sont des mélanges que nous n’avons pas l’habitude de voir en France
Guillaume Ivernelà franceinfo
Guillaume Ivernel sait très vite que sa voie se trouve dans le dessin et raconte que c’est à 6 ans, en rentrant de l’école avec en main un dessin d’un grand Viking, qu’il annonce à ses parents : "Et ben voilà, quand je serai grand je ferai du dessin". Et raconte que son père est comédien et comme une jolie ironie du sort, lui qui ne voulait pas être acteur donc "fils de" au cinéma, se retrouve à travers son art dans ce même milieu : "C’est une sorte de tour assez rigolo".
Peu sûr de lui et admiratif de l’animation, il a mis du temps à s’autoriser à en faire : "je n’ai pas fait d’école d’animation, j’ai appris sur le tas"». Dessinateur et infographiste de formations, son travail consiste à créer des univers via des scénarii qu’on lui confie. Puis, il devient directeur artistique et désormais gère aussi les personnages. Ce n’est que tardivement qu’il passe un cap et devient réalisateur : "C’est vraiment venu d’une envie à 35 ans avec ses mondes là de se dire : Voilà j’ai envie de raconter des histoires dedans".
Il confie avoir "Toujours été très sensible à l’animation japonaise qui est très proche de la prise de vue réelle" et c’est ce qu’il a essayé de reproduire dans Spycies: "Oui, c’est de l’animation mais je l’ai filmé comme un film en prises de vue réelle" donc les scènes d’actions sont plus proches de celles d’un Marvel que d’un dessin animé classique.
La question du climat
En seconde lecture Spycies, que l’on peut traduire par "Espions" mais aussi par "Espèces", a une dimension écologique que Guillaume Ivernel a d’emblée proposé d’ajouter au scénario, aux producteurs chinois : "C’est une première chose que je leur ai proposé d’injecter car c’est vrai qu’on a tous des problèmes de climat que l’on connaît. La Chine c’est surdimensionné et je me disais que c’est quelque chose qui pouvait énormément leur parler" et il ajoute qu’enfants comme parents y ont été très sensibles lors des premières projections là-bas.
Le climat c’est l’avenir et c’est l’avenir de nos enfants
Guillaume Ivernelà franceinfo
Et en parlant du futur, Guillaume Ivernel, toujours en mouvement travaille déjà depuis un an sur "un projet passionnant" l’adaptation d’une bande dessinée Les Légendaires de Patrick Sobral dont le développement est terminé, reste plus qu’à trouver les financements : "C’est un projet vachement bien parce que d’abord c’est un très très gros succès en bande dessinée et surtout c’est un univers qui croise pas mal de choses que j’ai eu l’habitude un petit peu de faire comme Chasseurs de dragons par exemple, le thème en deux mots, une sorte de 'Seigneur des anneaux' mais avec des enfants".
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