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Pablo et Picasso

Dans "Pablo" (ed. Dargaud), Julie Birmant et Clément Oubrerie nous invitent dans le Paris des années 1900 où le génie espagnol vient de s'installer. Avec "Le pont des arts" (ed. Sarbacane),Catherine Meurisse nous initie au dialogue entre littérature et peinture. Quand la bande dessinée parle de l'art avec intelligence et gourmandise.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Elle habite le quartier
Pigalle. Tous les jours, elle monte à Montmartre et passe devant le Bateau-Lavoir. C’est, dit-elle, ce qui lui a donné l’idée et l’envie de consacrer une
bande dessinée ambitieuse - il y aura quatre tomes - au jeune artiste qui avait trouvé
là, au tournant du XXème siècle, un havre où peindre avec frénésie. Picasso
n’était encore que Pablo, et Pablo sera
le titre de la série imaginée par Julie Birmant et mise en scène par Clément
Oubrerie.

C’est dans les pas de Fernande
Olivier, la première muse du génial espagnol, que nous allons découvrir Paris
1900, sa féérie industrielle et électrique, ses femmes belles et lubriques, son
petit peuple et ses poètes maudits. On y vit en bande et la  bande gravite autour de la figure magnétique
de Pablo.

Pablo est
donc une histoire racontée par les filles: la scénariste Julie et son
personnage Fernande. C’est une BD féministe sur laquelle plane le regard de
deux hommes: celui de Pablo, noir, intense, et celui de Clément, le dessinateur
qui, de son crayon doux, caressant, transmet la vie avec un naturel
confondant.    

Pablo , 1er
tome : Max Jacob , de Julie
Birmant et Clément Oubrerie, couleurs de Sandra Desmazières aux éditions
Dargaud.

Il fut un temps où Julie
Birmant avait pour complice Catherine Meurisse. 
Surprise ! La talentueuse dessinatrice de Charlie-Hebdo sort, elle
aussi, aujourd’hui, une BD sur la couverture de laquelle apparaît Picasso. Le
sien a déjà tout vécu et porte sa fameuse marinière rayée bleu et blanc des
années Côte d’azur.

Le pont des arts est une belle idée. Catherine Meurisse y fait dialoguer  la littérature et la peinture. Ou plus
exactement, elle s’appuie sur les mots des écrivains qui se piquaient de
critique artistique pour commenter en quelques tableaux brossés avec entrain
les heurs et malheurs de leurs contemporains du pinceau. Diderot et Chardin,
Théophile Gautier et Courbet, Victor Hugo et Cézanne… C’est intelligent, érudit
et marrant !

Le pont des arts de Catherine Meurisse aux éditions Sarbacane.

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