Un été de sport : Une sioule revisitée

Connaissez-vous la sioule ou encore, selon les régions, la soule ou la choule ? C’est un un jeu de ballon souvent présenté comme l’ancêtre du rugby. On y jouait au Moyen Âge et il n’y avait pas vraiment de règles, si ce n’est que deux équipes se disputaient une poche de cuir rembourrée de paille ou de foin, sur un territoire qui pouvait couvrir plusieurs communes. Quelques versions existent toujours, notamment en Picardie et en Normandie. Rien à voir cependant avec la sioule, telle que l’envisage le dessinateur Michaël Sanlaville.

Une joute traditionnelle façon SF et en format manga 

Casques profilés, épaulettes renforcées, justaucorps au design futuriste, les personnages de Michaël Sanlaville ont de quoi séduire les lecteurs préados. Les protagonistes sont eux-mêmes de très jeunes gens, et l’histoire les met en scène dans des matches sans merci, propres à faire se lever les foules entassées dans les stades. Enjeux financiers démesurés, superstars adulées ou traquées sur les réseaux sociaux, seuls comptent le show et les profits.

"Ce qui m’intéresse, c’est la démonstration de puissance de jeunes joueurs sur un terrain où règne la loi de la jungle. C’est le rapport au mal, à la douleur."

Michaël Sanlaville,

à franceinfo

Dynamisme du dessin, cadrages biseautés, contacts explosifs, déformation des mouvements et des objets, personnages en perpétuelle initiation : la proximité avec les BD japonaises est évidente. Pour la suite, Michaël Sanlaville qui vient du monde l’animation espère qu’Héléna Silver, l’héroïne de Banana Sioule connaîtra le même passage à l’écran que Richard Aldana, le boxeur de Lastman, la série que Sanlaville a composée avec Bastien Vivès et Balak, et qui a connu le succès en anime.

Banana Sioule, une trilogie, en petit format souple, aux éditions Glénat.