Au Japon, la mairie de Fukushima veut faire honte à ceux qui ne respectent pas le tri sélectif
Au Japon, on ne plaisante pas avec le tri sélectif. Il est assez poussé. Les méthodes diffèrent un peu de ville en ville, mais tous les habitants ont des règles à respecter. Quand vous emménagez dans un quartier, on vous remet d’ailleurs un livret de plusieurs pages qui explique le fonctionnement du tri local.
On sépare bien entendu, comme partout, les déchets ménagers du quotidien des autres déchets, qui vont être ramassés à différents moments de la semaine. On place les sacs dans la rue ou dans des locaux à poubelles en bas des immeubles. Il y a des bacs pour les bouteilles en plastique, des sacs pour les bouchons de ses bouteilles, il y a du tri pour les canettes ou les boîtes de conserves. On sépare aussi bien sûr le verre. Pour les cartons, il y a un autre jour de ramassage spécial qui se fait au même moment que les vieux magazines. Il faut aussi trier les piles, les aérosols, les briquets ou les cartouches d’encre. Parfois, il y a aussi des consignes spéciales pour les vieux textiles. L’idée des villes, c’est d’essayer de recycler au maximum et d’envoyer le moins de déchets possibles vers les incinérateurs de base.
Certains citoyens japonais ont tendance à un peu tout mélanger dans leurs sacs-poubelle et à Fukushima, la mairie n’en peut plus. Pour le moment, les éboueurs refusent d’embarquer, pendant quelques jours, les sacs qui contiennent clairement des produits non-triés. Ils le voient très bien, car tous les sacs sont obligatoirement transparents. Et ils collent des autocollants jaunes sur ces sacs fautifs pour essayer de pousser leurs propriétaires à les récupérer pour trier, mais ça ne fonctionne pas vraiment. Dorénavant, en ce mois de décembre, ils vont mettre des autocollants rouges. Et si au bout d’une semaine, rien n’a bougé, les éboueurs ramasseront ces sacs pour faire une enquête.
Des autopsies de sacs-poubelle
À la mairie,une équipe va les dépiauter pour trouver l’identité des mauvais citoyens. Ils vont chercher des factures ou des bons de livraison de colis. Ces mauvais citoyens seront contactés et mis en garde. S’ils sont repris en faute, et bien, leur nom sera publié sur le portail internet de la ville. Pour leur faire honte devant toute la communauté.
La mairie assure que ça ne pose pas de problèmes de respect de la vie privée. Ces autopsies de sacs-poubelle se feront dans une salle spéciale, loin du grand public. Elle explique que c’est la seule solution pour faire changer les comportements et peut-être réduire les volumes de déchets que ses éboueurs doivent gérer tous les jours. La mairie de Fukushima estime que chacun de ses habitants produit 1,8 kg de déchets par jour, alors que la moyenne nationale est plutôt à 880 grammes.
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