Au Japon, les élèves qui s'endorment ne pourront plus se cacher

Au pays du Soleil levant, les élèves piquent du nez. D'où l'idée d’un système d’intelligence artificielle qui scrute, en permanence, tous les enfants d’une classe et repère ceux qui semblent s’endormir. Il a été développé par des chercheurs de l’université d’Osaka-Kyoiku, et ils ont fait construire leur système par le groupe Kansai Denki Kogyo. À l’origine, c’est un spécialiste des caméras thermiques qui travaille sur les solutions de reconnaissance d’images. Avec les ingénieurs de l’université, ils ont ajouté à leurs caméras des programmes d’intelligence artificielle.

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Ils ont nourri leurs ordinateurs et leurs algorithmes de milliers d’images d’enfants en classe. Ils ont téléchargé des clichés d’élèves assis concentrés, des élèves assis mais qui semblent s’assoupir, d’autres qui ont la tête sur le bureau ou encore des enfants qui se lèvent ou font quelque chose qui n’a rien à voir avec le cours. Ensuite, ils ont installé leurs caméras et leurs logiciels dans une vraie classe pour voir s’ils étaient capables de repérer les comportements des élèves.

La surveillance de l’attitude des élèves se fait en direct. Les caméras filment, en permanence, les élèves. Le professeur peut consulter une sorte de moniteur de contrôle, un écran où il voit, au-dessus de la tête de chaque enfant, une inscription qui décrit, en un mot, son comportement : "assis, couché, debout…".

Aider les professeurs à capter l’attention de leur auditoire

Ce sont des caméras thermiques, donc on ne voit pas clairement le visage des élèves mais on perçoit bien leur attitude, le positionnement de leur tête, de leur corps. Les développeurs affirment que l’intelligence artificielle identifie correctement les comportements dans 90% des cas.

Ils disent bien qu’il ne s’agit pas de surveiller chaque élève mais d’aider le professeur à ajuster sa méthode d’enseignement. S’il consulte les images après le cours, il pourra voir à quel moment plusieurs élèves ont semblé décrocher et, à l’inverse, quels sont les passages qui ont généré le plus d’attention. Ensuite, il peut s’adapter pour interagir plus souvent avec les enfants, plus les féliciter ou raccourcir certaines séquences peut-être trop compliquées.

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Les élèves japonais souffrent particulièrement d’un manque de sommeil. Ils ont des journées très longues avec, pour la plupart, des cours du soir. C’est traditionnel ici. La dernière étude sur la qualité du sommeil au Japon montrait, en 2019, qu’un lycéen sur trois dans le pays avait tendance à s’assoupir en classe au moins trois jours par semaine.