États-Unis : des citrouilles bleues à Halloween pour sensibiliser à l'autisme
Le 31 octobre, c'est Halloween, les petits Américains, et puis les petits Français aussi, vont aller taper, déguisés, à la porte de leurs voisins pour demander des bonbons et autres friandises. 40% des enfants autistes ne parleraient pas ou très peu. Ce qui veut dire que quand ils tapent à la porte des voisins, ils ne vont pas forcément prononcer la fameuse formule "trick ou treat", ("des bonbons ou un sort" en français). Et pour ne pas que ces voisins s’en offusquent ou trouvent l’enfant impoli ou que les parents aient à expliquer la condition de leur enfant, un seau bleu plutôt qu’orange pour garder les bonbons envoie un message clair.
Le bleu parce que c’est la couleur de la journée de l’autisme en avril. Un enfant américain sur 36 serait sur le spectre de l’autisme d’après le centre de prévention et de contrôle des maladies. Alors, les voisins peuvent aussi poser des citrouilles bleues dans leur jardin. C’est une façon de dire aux enfants autistes et à leurs parents que dans cette maison, on connaît le sens d’un Halloween bleu.
Cette idée d'un Halloween bleu s’inspire du Teal Pumpkin Project. Là, on peint les citrouilles couleur turquoise pour signaler que l’on ne distribue pas que des bonbons et des friandises parce que des enfants souffrent parfois d’allergies alimentaires. À la place, ils auront le droit à des autocollants, à des gadgets, à des petits jouets. On ne sait pas exactement comment est née l’idée ni quand. Peut-être d’un post sur Facebook devenu viral en 2018 dans lequel une maman de Louisiane parle de son fils autiste de 21 ans qui adore Halloween même s’il n’a plus le corps d’un enfant et dans lequel elle demande aux gens un peu de patience et de compréhension quand ils verront quelqu’un portant un seau bleu.
L’initiative ne plaît pas à tout le monde
Elle part d’une bonne intention cette initiative. Mais l’un des problèmes, c’est qu’elle est portée par l’organisation Autism Speaks, qui ne fait pas du tout l’unanimité dans la communauté. Une journaliste autiste demande par exemple sur le site NeuroClastic de ne pas participer à cet Halloween bleu. Elle ne veut pas qu’on différencie les enfants ce soir-là alors que les autistes se sentent à part déjà tout le reste de l’année. Et puis si des voisins s’agacent qu’un enfant ne dise pas bonjour ou "trick or treats", tant pis pour eux. Certains s’inquiètent aussi que les enfants avec du bleu soient ciblés, harcelés par d’autres. Si les gens veulent être accueillants avec des enfants autistes, ils peuvent plutôt limiter les jeux de lumière devant leur maison, éviter les musiques trop fortes ou garder leur chien à l’intérieur. Et puis évidemment être gentils et patients, mais ça, après tout, c’est avec tout le monde.
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