États-Unis : la première ambassadrice de la solitude a été nommée
La sexologue, Dr. Ruth Westheimer, 95 ans, a fait des apparitions régulières à la télévision et à la radio dans les années 80 et 90. Elle a publié 37 livres et elle vit à Washington Heights, au nord de Manhattan. Son histoire personnelle est incroyable puisqu'elle a perdu sa famille pendant la Shoah et a quitté l'Allemagne nazie enfant en passant par la Palestine gérée par les Britanniques à l'époque. C'est elle qui a suggéré à la gouverneure, l'idée de créer un poste d'ambassadeur de la solitude. "Alléluia", a-t-elle écrit dans un communiqué à l'annonce de sa nomination, soulignant qu'elle était profondément honorée et qu'elle promettait d'aider jour et nuit les New-Yorkais à se sentir moins seul. C'est un sujet qui l'intéresse depuis plusieurs années. En 2019, elle racontait que les jeunes générations lui posaient plus de questions sur la solitude que sur le sexe.
Mettre en lumière le tabou de la santé mentale
Dans ce cas précis, le terme d'ambassadrice, est avant tout une fonction honorifique. Une tribune pour Dr. Ruth Westheimer, pour qu'elle puisse dispenser des conseils, pour qu'elle puisse inciter à parler de sa solitude, et tenter de dédramatiser la situation de ceux qui en souffrent. L'État de New York explique qu'il veut créer des communautés dans lesquelles l'âge ne pose pas de problème, ainsi qu'un système, "robuste face aux maladies mentales", puisque New York cherchait à lutter contre l'épidémie de solitude. "Un peu d'aide de l'ambassadrice correspond à ce qu'un médecin recommanderait", a déclaré Cathy Hochul. Le directeur du Bureau des personnes âgées de l'État a une formule similaire, "il n'y a pas mieux que Ruth Westheimer, dit-il, pour aider à mettre en lumière la question de l'isolement social, dont on parle finalement peu, mais qui est un défi prioritaire de la santé publique."
Une étude estime en effet, que les personnes souffrant de solitude ont un risque 32% plus élevé, de mourir jeune. La solitude peut aboutir à la dépression, à la démence ou même à des maladies cardiovasculaires. Or, d'après l'Académie nationale des sciences et de médecine, aux États-Unis, un tiers des adultes au-delà de 45 ans se dit victime de solitude. De plus, un quart des adultes âgés de 65 ans au moins, est considéré comme isolé socialement, c’est-à-dire qui n'échange pas assez avec d'autres êtres humains parce qu'il n'a pas beaucoup d'amis ou parce qu'il ne voit pas beaucoup sa famille par exemple. C'est le chirurgien général Vivek Murthy, sorte de premier docteur du pays, qui a parlé il y a quelques mois de l'isolement et de la solitude comme "d'une épidémie nationale".
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