États-Unis : les caméras du mode sentinelle des voitures Tesla utilisées par la police dans certaines enquêtes
Dans la région de San Francisco, pour certaines de leurs enquêtes, les forces de l’ordre, profitent de la technologie installée à bord des célèbres voitures électriques, depuis l'été 2024. Les Tesla sont, en effet, équipées d’un mode sentinelle, des caméras à haute résolution qui filment les alentours.
Si tout le monde n’utilise pas tout le temps le mode sentinelle parce qu’il pompe l’énergie de la batterie, ce qui réduit l’autonomie, le conducteur ou la conductrice l’active en sortant et des capteurs se déclenchent dès qu’ils sentent du mouvement. Vous pouvez même recevoir une alerte en direct sur votre téléphone. La Tesla enregistre tout sur une clé USB dans la boîte à gants et quand vous revenez, vous pouvez regarder les images sur l’écran de la voiture. Les Tesla n’ont pas de tableau de bord traditionnel, l’ordinateur de bord vous indique où se trouvent les extraits à surveiller dans l’enregistrement. Si un automobiliste tape dans votre pare-choc quand il rate son créneau ou qu’un vandale s’amuse à laisser traîner sa clé sur la carrosserie, vous avez la preuve en images, même si la plupart du temps, il s’agit juste d’un piéton qui a marché un peu trop près de la voiture. En tout cas, la qualité de l’image des caméras des Tesla est impressionnante. Si les ventes du constructeur ont baissé cette année en Californie, un des plus gros marchés de la marque, des dizaines de milliers de Tesla circulent dans les rues de San Francisco. Ce qui a donné des idées à la police locale.
Consulter les images stockées sur la clé USB
La police utilise ces caméras, comme on voit parfois les policiers d’une série télévisée demander à voir les images d’une caméra de surveillance d’une épicerie près d’une scène de crime. Les policiers vont demander au propriétaire du véhicule s’ils peuvent consulter les images stockées sur la clé USB. Mais si le propriétaire n’est pas présent, les agents peuvent aussi demander un mandat et remorquer le véhicule. Ce n’est pas non plus devenu, soyons honnêtes, une habitude des forces de l’ordre. Le San Francisco Chronicle, qui évoque le phénomène, a cité seulement trois cas cet été à Oakland, ville voisine de San Francisco. Le 1er juillet, par exemple, près de l’aéroport, un touriste canadien est arrivé juste au moment où une dépanneuse était en train d’embarquer sa Tesla, garée à proximité d’un camping-car où un homme avait été retrouvé poignardé et touché par balle. La police lui a expliqué la situation, le touriste lui a laissé prendre la clé USB et n’a pas eu besoin d’aller récupérer sa voiture au commissariat.
Ces caméras peuvent vraiment les enquêteurs, notamment lors de cas de vandalisme sur le véhicule, là, elles peuvent être très utiles, à condition bien sûr que le mode sentinelle soit activé. Pour des enquêtes sans rapport avec la voiture elle-même, la presse rapporte que les images d’une Tesla Model X garée près d’un institut de beauté ont aidé à l’arrestation et à l’inculpation de deux suspects dans le meurtre d’une jeune femme de 27 ans lors d’une fusillade. La Electronic Frontier Foundation, une association qui défend le droit à la vie privée, critique la stratégie de la police. Les forces de l’ordre mêleraient à une enquête des gens qui n’ont rien à voir avec le crime ou le délit commis et qui n’étaient même pas présents. Autre sujet pour les défenseurs des libertés individuels, a-t-on envie, en tant que société, que même les voitures contribuent à une surveillance de masse ?
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