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États-Unis : West Hollywood se veut une "nouvelle Amsterdam", avec ses salons de cannabis récréatif

Alors qu'en France le cannabis n’est pas légal, à Los Angeles, les "cannabis lounge", un salon pour fumer, se multiplient. L'un a même l’ambition d'être un "campus du plaisir".
Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
West Hollywood compte une quinzaine de salons pour fumer du cannabis. (RUNGROJ YONGRIT / EPA)

Le salon à cannabis PleasureMed, érigé en "campus du plaisir", n’est pas installé n’importe où. Comme bien d'autres de ces "cannabis lounges", il est à West Hollywood, "WeHo" pour les intimes, un quartier de l’ouest de Los Angeles, comme son nom l’indique.

Historiquement, c’est le quartier gay de L.A, progressiste et festif. Durant la prohibition, on pouvait y boire et parier dans des bars secrets. Dans les années 80 sont apparus les premiers dispensaires de cannabis, quand l’usage médical est devenu légal. Et depuis 2016, date de la légalisation du cannabis récréatif en Californie, le quartier se veut une sorte de "nouvelle Amsterdam".

Woody Harrelson, acteur de cinéma réputé pour sa passion des drogues douces, y a ouvert son propre "cannabis lounge". Le rappeur Jay-Z investit également dans le secteur. À terme, West Hollywood, rebaptisée "Emerald Village", le village de l’émeraude, devrait compter au moins 16 de ces lounges cafés. PleasureMed, celui qui nous intéresse aujourd’hui, a ouvert il y a deux semaines.

Rendre le cannabis glamour

Ce salon a de particulier que le propriétaire de PleasureMed possède aussi PleasureChest, un sex-shop, juste de l’autre côté de la rue. Au départ, il voulait installer le dispensaire et le restaurant à l’intérieur de son sex-shop. "Parce que quoi de mieux que du sexe et de l’herbe ?", explique-t-il au Los Angeles Times. Finalement, un espace plus grand s’est libéré à quelques mètres et il a opté pour, dit-il, "un campus du plaisir".

La nuit tombée, des animations visuelles sont projetées sur la façade. Le dispensaire est inspiré des apothicaires de La Havane, tout en bois, très élégant. Les vendeurs portent une chemise style cubain, avec un logo de feuille de cannabis. "Je veux introduire du glamour dans l’achat de marijuana", confie le propriétaire Brian Robinson, au site L.A Eater. Une autre entrée donne accès à un bar proposant, par exemple, le cocktail "Pornstar Slush". À l’étage, un restaurant, le Irie, "tout va bien" en patois jamaïcain, offre un menu un peu plus élaboré que le classique hamburger-frites. Dans un décor toujours stylisé, bar en marbre, banquettes et tables faites sur mesure, il y a même de quoi contenter les ennemis du gluten et les vegan. Pas de comestible à base de cannabis toutefois, mais les serveurs peuvent aussi suggérer des joints à fumer avant ou après le dîner.

Pour éviter les problèmes de fumée, le système de ventilation est très efficace. Au-delà de l'obligation légale pour des raisons de sécurité, Brian Robinson veut que les gens qui ne fument pas puissent aussi apprécier leur passage. Comme la loi interdit de servir de la nourriture dans les dispensaires, Robinson a contourné le problème en plaçant la cuisine dans un bâtiment adjacent.

Si vous pouvez payer en carte bancaire au restaurant, l’argent liquide est la seule possibilité dans le dispensaire, comme dans tous les dispensaires. Le cannabis est légal en Californie, mais pas à l’échelle fédérale, ce qui impose des restrictions bancaires.

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