C'est comment ailleurs ? L'homophobie en Tchétchénie
Alors que la ministre des Sports Laura Flessel veut lutter contre l’homophobie dans le sport, franceinfo s’intéresse à l’homophobie en Tchétchénie
Depuis un mois et demi, la Tchétchénie est devenue synonyme d'homophobie. Ceux et celles qui ne connaissaient pas cette république du Caucase savent maintenant que les homosexuels et transgenres y sont en danger de mort.
Menace de mort sur les gays
Tout simplement parce que le pouvoir tchétchène incite clairement les familles d'homosexuels à les tuer pour "laver leur honneur". C'est fin mars que les premières informations sont parues sur ce terrible phénomène. Un journal indépendant, Novaïa Gazeta, a révélé que les homosexuels étaient la cible des autorités tchétchènes, que plusieurs d'entre eux avaient déjà été tués par leurs proches, certains torturés à mort, et qu'une centaine avaient été arrêtés.
Tchétchénie très conservatrice
Il s’agit d’une république de Russie, de religion musulmane, une société conservatrice dans laquelle l'homosexualité est taboue, considérée comme un crime passible de mort dans la majorité des familles. Le président de la Tchétchénie Ramzan Kadyrov est un tyran, au pouvoir par la volonté du président russe Vladimir Poutine auquel il est inféodé.
Mentir, partir ou mourir
S'ils restent dans leur république, pour les homosexuels, c'est mentir ou mourir. Car ils le disent, si un de leur proche apprend qu'ils sont homosexuels, ce proche n'hésitera pas une seconde à les tuer. Ils sont aussi menacés par les milices du président Kadyrov.
Après, la solution c'est la fuite. Des homosexuels ont quitté le Tchétchénie ces dernières semaines et certains se cachent dans la banlieue de Moscou.
Le pouvoir tchétchène nie
Kadyrof a été convoqué par Poutine et a démenti toute exaction contre les homosexuels. Son porte-parole affirme même que les gays en Tchétchénie n’existent pas.
Côté Russe, le porte-parole de Poutine dit qu'il n'y a pas de confirmation de ces exactions. Quant à la déléguée des droits de l'homme du Kremlin, elle se prononce contre le développement des relations homosexuelles. Une enquête est officiellement ouverte mais aucune plainte de victime n'est parvenue aux enquêteurs. On s’en doute, les victimes ont peur de se manifester.
Protestations internationales
Sur le plan diplomatique, cinq ministres européens des Affaires étrangères ont écrit au chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov pour leur dire leur inquiétude. Aux Etats-Unis, des élus ont interpellé Poutine.
A un niveau non officiel, trois associations LGBT françaises ont déposé plainte "pour génocide" devant la Cour pénale internationale contre de président Kadyrov.
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