C'est comment ailleurs. La réduction du déficit public en Grande-Bretagne
Alors que le déficit public de la France passe sous la barre de 3% du PIB, franceinfo s’intéresse à la Grande-Bretagne qui est (presque) sortie de la zone rouge
Si le déficit public français est parvenu à atteindre 2,6% du produit intérieur brut pour la première fois depuis dix ans, en Grande-Bretagne, le déficit courant de l'Etat (hors investissements) représente seulement 0,1% du PIB. Le résultat a été annoncé avec fierté début mars par le chancelier de l'échiquier, c'est à dire le ministre des Finances du Royaume-Uni.
Le pays partait de loin
Avant d’en arriver là, les Britanniques avaient atteint des niveaux vertigineux, avec un déficit représentant 10% du PIB en 2010. A l'époque, le pays subissait les contrecoups de la crise financière partie des Etats-Unis. D’autres pays étaient également particulièrement malmenés, comme la France (7% en 2010), mais sans toucher le record britannique.
Remède de cheval
Face à une telle situation, les conservateurs de retour au pouvoir n'y vont pas avec le dos de la cuillère. Il faut faire disparaitre ce déficit en quatre ans. En fait cela prendra plus de temps que prévu mais le coupes budgétaires vont être rudes.
90 milliards d'euros d'économies avec à la clé la suppression de près de 500 000 postes dans la fonction publique, le report de l'âge de la retraite de 60 à 66 ans pour les fonctionnaires, la hausse de la TVA de 17,5% à 20%. A l'époque, l'opposition travailliste, mais aussi certains économistes, s'alarment. La purge va casser la croissance britannique !
La purge dure
De manière assez surprenante, la croissance s'est maintenue plusieurs années, sans faire non plus des étincelles. Années après années, les coupes se poursuivent. Elles touchent souvent les classes populaires, notamment les personnes âgées, alors que les conservateurs n'hésitent pas à cajoler les plus riches avec des baisses d'impôts pour le tranches supérieures et une grosse baisse de l'impôt sur les sociétés après le Brexit.
Appauvrissement
La population s’est tellement serrée la ceinture qu’elle souffre dans sa vie quotidienne. Les services publics sont en crise. L'hôpital public est débordé avec la formation de files d'attentes qui avaient disparu dans les années 90, des retards d’ambulances et des milliers d'opérations annulées chaque semaine pour cause de manque de lits.
Pour la première fois depuis un siècle, l'espérance de vie recule dans certaines régions du nord de l'Angleterre. Les prisons manquent de gardiens. Il y a des problèmes de sécurité en raison notamment du manque de policiers. Le nombre de sans- abris augmente. Et pour ne rien arranger, la croissance s'est essoufflée ; elle ne devrait atteindre que 1,5% cette année, à la traine de l'Europe.
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