20% des femmes retombent enceintes naturellement, après une première grossesse médicalement assistée
Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5, nous parle de cette information étonnante : les enfants nés grâce à des traitements souvent lourds, pourraient avoir bien plus facilement des petits frères et sœurs.
franceinfo : De nouvelles recherches évoquent ces grossesses spontanées chez les femmes qui ont reçu une aide médicale pour avoir un premier bébé ?
Tout à fait, 20% des femmes qui ont fait appel à la médecine pour devenir mère une première fois, sont ensuite tombées enceintes spontanément. Tel est le résultat d’une recherche britannique, publiée cette semaine. Les femmes concernées ont pourtant bien l’impression de vivre une histoire exceptionnelle, et d’accueillir un "bébé miracle".
Car leur parcours initial, pour devenir mère, a souvent été très long, avec plusieurs échecs de fécondation in vitro par exemple, la FIV. Ces couples n’étaient pas devenus parents après en général au moins un an sans contraception. C’est la définition la plus simple d’un problème de fertilité conduisant vers des services spécialisés.
Mais la fertilité a donc été modifiée par les traitements reçus pour la première grossesse ?
Cela fait partie des hypothèses du Dr Annette Thwaites, médecin et chercheur à l’University College de Londres. C’est elle qui a révélé ce taux de 20% à partir de 11 études réalisées à travers le monde, ayant suivi en tout plus de 5 000 femmes. Et elle explique qu’effectivement, certaines aides à la procréation ont parfois un effet durable. Stimuler l’ovulation par des traitements hormonaux peut créer un "réveil" persistant. Pareil pour le "drilling", une sorte de "forage" des ovaires. Les processus hormonaux liés à la grossesse en tant que telle, modifieraient aussi la fertilité ultérieure.
Et il est difficile de ne pas penser à une part "psychologique" ?
Bien sûr, je cite le Dr Thwaites dans son article : "L’importance des facteurs psychologiques sur la fertilité est très reconnue et largement acceptée". Mais elle invite aussi à la prudence sur cette interprétation. Car avant cette recherche, elle avait réalisé 22 entretiens en tête-à-tête avec des femmes concernées. Et leurs profils psychologiques étaient très variés, en dehors d’un point commun : le choc d’avoir été enceinte sans traitements. Parfois trop vite pour leur famille toute neuve.
Le Dr Thwaites est donc heureuse d’avoir trouvé la preuve de ce qu’elle soupçonnait : 20%, ce n’est pas rare. Pour elle, il faudrait en informer les couples "enfin" devenus parents. Pour qu’ils puissent, s’ils le souhaitent, même si ça paraît fou, choisir leur contraception.
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