Mal de dos chronique : comment le soulager efficacement ?
Associer de la kinésithérapie à un accompagnement psychologique s’avèrerait efficace, selon une étude australienne publiée le 30 mars.
Télétravail à la maison avec un mauvais fauteuil, activité professionnelle physiquement pénible et peu à peu la douleur en bas du dos semble s’installer. Comment éviter le mal de dos chronique ? On fait le point avec Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5.
franceinfo : Des spécialistes australiens proposent d’associer une prise en charge physique à des techniques psychologiques particulières ?
Géraldine Zamansky : Exactement. C’est une équipe de kinésithérapeutes et de spécialistes de la douleur australiens qui a analysé les dernières recherches publiées à travers le monde sur ce mal en bas du dos, la lombalgie. Et ils proposent cette stratégie après avoir décortiqué une centaine d’études cliniques rassemblant en tout plus de 17 000 patients. Cette stratégie, vous l’avez dit, c’est d’associer de la kinésithérapie à un accompagnement psychologique. Autrement dit, apporter un soin physique tout en reconnaissant l’impact sur le moral d’une douleur qui dure des mois. Et donc aider le patient à y faire face. Si les kinés de cette équipe espéraient prouver le contraire, ils ont été déçus : les résultats sont implacables, les patients vont beaucoup mieux des mois après la prise en charge quand ils n’ont pas seulement suivi des séances de kinésithérapie.
Quelles sont les conditions pour que cette technique fonctionne ?
Oui, tout à fait, l’équipe voulait surtout des précisions sur ce qui est le plus efficace. Déjà, côté kinésithérapie, ce ne sont pas les massages mais des séances qui consistent à remettre le patient en mouvement. Avec des exercices à faire chez soi. Car le meilleur moyen de lutter contre ces lombalgies qui n’ont pas forcément de cause précise, c’est de bouger, même simplement marcher par exemple. Or, souvent, la douleur a tendance à tout arrêter. Alors le kiné peut proposer des premiers gestes ciblés pour la surmonter par étape. Mais après des mois de souffrance, la peur d’une aggravation peut tétaniser certains patients. C’est là qu’interviennent en renfort d’autres thérapies. Celles qui ont les meilleurs résultats dans l’analyse australienne reposent sur l’information du patient. En expliquant les mécanismes neurologiques de la douleur et pourquoi le fait de rester immobile est toxique.
Il y a même des thérapies similaires à celles contre les phobies qui sont utilisées...
Exactement. Car une personne qui a peur d’avoir encore plus mal risque d’entrer dans les mêmes cercles vicieux qu’une personne qui a la phobie des foules par exemple. Avec un repli sur elle-même, une forme de dépression… Des thérapies dites cognitives et comportementales, les TCC, apportent différentes stratégies pour retrouver confiance et maîtriser la douleur. C’est compliqué à résumer ici mais l’équipe australienne a trouvé plusieurs études qui valident bien cette approche. L’objectif, souligné dans la foulée, c’est maintenant d’élargir l’accès à ces associations de bons soins kiné et psy.
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