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Mieux être informée pour une reconstruction mammaire

Les femmes qui ont subi une ablation du sein vont pouvoir être mieux informées sur la suite à donner à cette opération, grâce à des plateformes web assez complètes.
Article rédigé par franceinfo - Géraldine Zamansky
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Après une opération d'un cancer du sein, il existe plusieurs options de reconstruction sur lesquelles les patientes ne sont pas suffisamment informées. (SOLLIER CYRIL / MAXPPP)

Evoquons la reconstruction du ou des seins retirés à cause d’un cancer.  Alertées sur le manque d’informations données aux patientes concernées, les autorités sanitaires viennent de mettre à leur disposition deux plateformes assez complètes. Le point avec Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5.

franceinfo : Pourquoi un tel service sur Internet ?

Géraldine Zamansky : La Haute Autorité de Santé, la HAS, a répondu à l’association de patientes Reconstruction Sein Info qui a dénoncé les difficultés rencontrées par les femmes dont le cancer impose l’ablation d’un sein entier, une mastectomie. Avec la question de reconstruire, ou pas, leur poitrine. Et parfois, comme l’explique Christine Arnou, une des bénévoles de l’association, cette question se pose très vite. Car il arrive que le chirurgien puisse faire cette réparation juste après avoir retiré le sein, en une seule opération. A ce moment-là, le risque, comme l’a elle-même vécu Christine Arnou après l’ablation de ses deux seins, c’est que ce chirurgien ne laisse pas vraiment le choix à sa patiente. Et l’enquête réalisée par la HAS à partir de cette alerte montre que cela concerne plus de 30% des femmes qui ont bénéficié d’une reconstruction mammaire.

C’est-à-dire qu’il y a plusieurs options possibles qui ne sont pas toujours présentées ?

Exactement. Il y a d’abord l’option de ne pas reconstruire du tout ou pas tout de suite. Ensuite, les progrès de la chirurgie ces dernières années ont créé des alternatives aux prothèses mammaires. Avec des prélèvements de muscle ou de graisse utilisés pour recréer le volume de la poitrine. Mais ces solutions exigent des compétences en microchirurgie. Or, ces compétences sont encore assez rares. Le Dr Marie Bannier par exemple, chirurgien spécialiste en reconstruction mammaire au Centre Paoli Calmette à Marseille, avoue sans détour ne pas les avoir. Mais elle présente quand même toutes les pistes à ses patientes et les oriente vers l’équipe du CHU voisin si besoin.

Le problème illustré par les résultats de l’enquête de la HAS, c’est que ce n’est pas toujours le cas ?

Non, c'est pourquoi le Dr Bannier a travaillé avec d’autres spécialistes et des patientes comme Christine Arnou, au sein d’un comité réuni par cette même HAS, pour rendre accessibles toutes les informations sur les avantages et les inconvénients de chaque technique. Avec une carte qui recense tous les centres où elles sont réalisées. C’est désormais en ligne à partir du site internet de la HAS ou de l’INCA, l’Institut national du cancer. Il peut rester des obstacles liés à aux kilomètres à parcourir ou au coût de dépassement d’honoraires de certains chirurgiens. Mais au moins, une première étape est franchie pour faciliter ce que ces experts appellent une décision partagée, c’est-à-dire où la patiente peut trouver sa place, sans oublier bien sûr les contraintes imposées par la maladie. 

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