Nouvelles recommandations pour les douleurs de la mâchoire
Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5 nous parle aujourd'hui des problèmes de nos mâchoires et de leurs évaluations. Une source méconnue de douleurs pourtant très fréquentes.
franceinfo : Ce problème des mâchoires arrive juste derrière le mal de dos sur le podium des douleurs ?
Géraldine Zamansky : Tout à fait. Derrière une migraine qui résiste aux traitements classiques ou des oreilles douloureuses sans otite, il y a peut-être un problème de mâchoire. Un léger dérèglement de cette articulation, souvent lié à une tension excessive, risque aussi de freiner l’ouverture de la bouche ou de provoquer des déboîtements, par exemple.
C’est en effet la deuxième cause méconnue de souffrances chroniques après le mal de dos. Cette méconnaissance concerne même le corps médical. Alors le diagnostic et les bons traitements sont souvent tardifs. C’est à partir de ce triste constat qu’un groupe d’experts internationaux vient de publier de nouvelles recommandations. Ont ainsi travaillé ensemble pendant des mois des spécialistes suisses de la douleur, des dentistes anglais, mais aussi des patients canadiens qui avaient une connaissance "intime" de ces pathologies.
Vraiment, des patients ont participé à la mise au point de leurs futurs soins ?
Alors après des années d’errance, ces "patients experts" avaient heureusement déjà trouvé des solutions, comme me l’a raconté le Pr Jason Busse, de l’université canadienne de MacMaster. Mais ils ont expliqué aux scientifiques à quel point même une faible amélioration pouvait déjà changer la vie, et rendre acceptables certains effets secondaires.
Surtout si la stratégie utilisée n’entraîne rien de définitif. Et c’est un des premiers résultats de l’analyse des 150 essais cliniques examinés : le groupe lance une alerte rouge sur les traitements chirurgicaux proposés, justement irréversibles.
Ce n’est pas le bistouri qui peut réparer cette mâchoire déréglée ?
Tant qu’il s’agit d’un dérèglement justement, et pas d’une destruction de l’articulation, des solutions plus douces sont en tête des recommandations. Dans l’idéal avec un kinésithérapeute pour des mouvements et des massages adaptés. Les thérapies comportementales et cognitives sont aussi très bien classées.
Il s’agit de traiter les sortes de phobies générées par ces douleurs chroniques. Quand la peur d’aggraver la situation entraîne une activité réduite, même pour manger, alors que c’est l’immobilisation qui est dangereuse. Concernant d’autres pistes comme les injections de toxine botulique pour décontracter les muscles, là, l’équipe ne s’y oppose pas, puisque l’effet est provisoire, mais elle n’a pas trouvé d’essais cliniques convaincants, et invite d’urgence les spécialistes à en réaliser !
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