Stérilet hormonal et risque de cancer du sein

Y a-t-il un lien entre les risques de cancer du sein et le stérilet hormonal ? Deux études récentes montrent une légère augmentation d'environ 13%, chez les utilisatrices de ce moyen contraceptif. Il faut également tenir compte des facteurs de risques familiaux et environnementaux.
Article rédigé par franceinfo - Martin Ducret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Illustration de la position du stérilet hormonal, ou DIU en français, dispositif intra-utérin. (IUD en anglais, intrauterine contraceptive device). (CAROL YEPES / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

Martin Ducret, médecin et journaliste au Quotidien du Médecin, fait le point aujourd’hui, sur les risques de cancer du sein liés à une méthode de contraception très populaire.

franceinfo : Le stérilet hormonal, ce dispositif intra-utérin, présenterait des risques pour certaines femmes qui utilisent ce moyen contraceptif ? 

Martin Ducret : Deux nouvelles études de grande ampleur sur le sujet viennent en effet de paraître, la première menée au Danemark et la deuxième en Suède, sur respectivement 80.000 et 500.000 femmes, utilisant comme contraception, un DIU hormonal, un dispositif intra-utérin, autrement appelé stérilet.

C'est un objet en forme de T, que l’on vient placer dans l’utérus et qui diffuse une hormone progestative, le levonorgestrel, qui a un effet contraceptif et qui permet également de diminuer les saignements et les douleurs lors des règles. Au final, ces deux études ont montré une très légère augmentation du risque de cancer du sein, d’environ 13%, chez les utilisatrices de ce type de contraception.

Mais attention, il faut prendre ces résultats avec des pincettes ?

Absolument, "ces résultats doivent être considérés en prenant compte tous les autres facteurs de risque de cancer du sein, m’a expliqué le Dr Michel Mouly, gynécologue et cancérologue à Paris, comme l’âge – qui est le principal facteur de risque – les antécédents familiaux de cancer du sein, ou encore l’hygiène de vie, les facteurs environnementaux et les contraceptions hormonales précédemment utilisées."

Alors certes, le stérilet à la progestérone levonorgestrel entraîne une très légère augmentation du risque de cancer du sein, mais c’est surtout le cas chez des femmes de plus 40 ans, et qui ont des antécédents familiaux de cancer du sein, avec une prédisposition à ce type de cancer.

D’où l’importance de bien choisir la méthode contraceptive en fonction de la balance bénéfice-risque ?

Oui, et c’est le rôle du médecin, de conseiller au mieux ces patientes, en fonction de leurs désirs, de leur âge et de leur histoire médicale. Le Dr Mouly précise que "le stérilet hormonal est une méthode contraceptive parmi les plus efficaces, qui convient à de nombreuses femmes, en particulier celles qui cherchent à être soulagées de règles abondantes et douloureuses."

Parmi les DIU hormonaux existants, il conseille l’utilisation de ceux les plus faiblement dosés en progestérone, le stérilet Kyleena par exemple, qui exposent à moins d’effets secondaires. Par ailleurs, il existe de nombreux autres types de contraception plus ou moins efficaces, la très populaire pilule oestroprogestative, le stérilet au cuivre qui ne délivre pas d’hormone, ou encore des méthodes “barrières” comme le préservatif.

Il ne faut pas oublier aussi la contraception définitive, la ligature des trompes chez les femmes, mais aussi, la vasectomie chez les hommes, une des rares options existantes à ce jour, en termes de contraception masculine.

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