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Surpoids et obésité des enfants : un nouveau guide pour aider les jeunes

Cela fait presque deux ans, jour pour jour, que la crise sanitaire s'est déclarée en France, notamment avec le premier confinement et les autres restrictions qui ont suivi on a été plus sédentaire, et pour les français, en particulier les ados et les enfants qui souffraient de surpoids, cela a pu aggraver les choses.

Article rédigé par franceinfo - Géraldine Zamansky
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le repérage des enfants et ados en situation de surpoids est trop tardif. (Illustration) (VALERIE LE PARC / MAXPPP)

Il y a deux ans, à deux jours près, c’était le début du confinement, et nous sommes très nombreux à avoir gardé les kilos pris pendant cette période. Une épreuve supplémentaire pour les enfants et adolescents souffrant déjà de surpoids ou d’obésité. Les précisions de Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5. 

franceinfo : Un guide vient d’être publié pour mieux identifier et aider ces jeunes en difficultés ?  

Géraldine Zamansky : Oui, ce guide rédigé par la Haute Autorité de Santé, la HAS, espère réduire les graves carences dans cette prise en charge. En France, au moins 17% des enfants de 6 ans sont en surpoids et 4% atteints d’obésité. À la fin du collège, c’est un sur cinq en surpoids et 5,4% d’obésité.

Or aujourd’hui, le repérage est trop tardif. Les PMI, protection maternelle et infantile et la médecine scolaire qui devraient jouer ici un rôle essentiel manquent de moyens. Il faut pourtant repérer le plus tôt possible une anomalie dans le rythme de prise de poids par rapport à la croissance.

Le chiffre brut, c’est l’IMC, l’indice de masse corporelle. En le mesurant régulièrement pour réaliser une courbe, comme sur le carnet de santé, le risque apparaît clairement.

L’enjeu, c’est bien sûr d’agir vite pour ne pas laisser le surpoids s’installer ?
 
Oui, agir vite, et surtout, agir bien. A la lecture de ce guide, on devine qu’il y a beaucoup de défauts dans la prise en charge actuelle. Les auteurs insistent sur la nécessité d’écouter les familles touchées sans les juger. Il faut comprendre les habitudes problématiques, en parlant de presque tout, pas seulement des repas. Le sommeil, le temps passé devant les écrans, l’activité physique, en n’oubliant pas que l’obésité est presque deux fois plus fréquente quand le niveau de vie est faible.

Alors le dialogue avec les parents est crucial. Comment trouver des aliments plus équilibrés mais pas plus chers que les produits industriels ? Comment faire davantage d’activité physique sans pouvoir payer l’adhésion à un club de foot ou de gym ? L’accompagnement doit vraiment être complet.  

Mais il existe vraiment partout en France des professionnels qui vont savoir aider ainsi les familles ?

Malheureusement non. Et même dans les régions où ces compétences sont disponibles, il faut encore créer des réseaux avec la Sécurité sociale pour que la prise en charge soit remboursée.

Il y a pourtant urgence comme le soulignent les associations de patients. Car le surpoids et l’obésité ne mettent pas seulement en danger la santé physique des enfants et des adolescents. Les risques pour leur santé mentale sont aussi majeurs. Surtout à l’heure où le harcèlement des autres élèves s’étend aux réseaux sociaux.

Alors bien sûr, il faut une mobilisation du système de santé pour les aider. Mais aussi un changement de regard collectif sur les problèmes de poids pour ne plus les stigmatiser.  

>>> Plus d'infos

Le guide publié par la Haute autorité de santé
Site manger bouger
Association CNAO : collectif national des associations d'obèses

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