C'est mon argent. Impôts et déclaration de revenus : doit-on rattacher ses enfants à son foyer fiscal ?
Anne-Sophie Vion pour "Les Echos - Patrimoine" répond à cette interrogation familiale du rattachement fiscal des enfants. La réponse dépend de plusieurs critères, mais aussi de simulations, afin de choisir l'option la plus avantageuse.
Avec la déclaration d’impôt 2018, se pose une question importante dans les familles : faut-il ou non les rattacher à son foyer fiscal ? La réponse dépend de certaines règles à respecter et de calculs pour choisir la formule la plus avantageuse.
Si l'enfant est majeur, en principe, ses revenus de 2017 doivent être imposés séparément. Il doit donc personnellement déclarer ce qu'il a gagné. Mais on peut aussi le compter à charge en respectant certaines conditions. Par exemple, il doit être célibataire et avoir, au 1er janvier 2017, moins de 21 ans ou moins de 25 ans s'il poursuit des études. Reste que la décision de rattacher ou non son enfant à son foyer fiscal doit être prise au cas par cas. Il faut effectuer des simulations pour trouver la situation la plus avantageuse financièrement.
Quand a-t-on intérêt à rattacher ses enfants à sa feuille d’impôt ?
La solution du rattachement peut être intéressante quand l'enfant n’a lui-même peu ou pas de revenus et qu’il procure une demi-part de quotient familial. C’est aussi avantageux pour améliorer certaines réductions ou crédits d'impôt qui sont liés au nombre de personnes à charge. Ce sera, par exemple, le cas des frais de scolarité, notamment pour l'enseignement supérieur.
Y a-t-il des inconvénients à garder son enfant dans son foyer fiscal ?
Oui, quand l'enfant majeur tire lui-même un revenu de son propre travail ou d'une fortune indépendante. Il serait alors mieux qu’il demande une imposition distincte de la votre. Ce choix peut permettre de limiter l'imposition, surtout si les revenus de l'enfant sont faiblement imposables. Alors que s'ils sont ajoutés au revenu du foyer, ils seront beaucoup plus taxés.
Dans quelles autres situations a-t-on intérêt à détacher son enfant de son foyer fiscal ?
Si on souhaite laisser prendre une autonomie fiscale à son enfant, on peut déduire de son revenu imposable une pension alimentaire. Il faudra prouver que l'on peut supporter la charge principale de l’enfant en montrant des justificatifs comme des factures. On peut alors soustraire cette pension alimentaire dans la limite de 5 795 euros ou, alors sans justificatifs, mais dans la limite de seulement 3 445 euros. Dans ces deux cas, l'enfant devra déclarer ce qu'on lui verse. Attention, l'imposition distincte peut être favorable en matière d'impôts sur le revenu, mais elle peut alourdir votre taxe d'habitation. Car, en détachant son enfant, on perd l’abattement prévu pour personne à charge.
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