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Bernard, devenu jardinier à domicile grâce à la micro-franchise solidaire

C'est cette semaine la "semaine du micro crédit". De tout petits prêts qui permettent à des personnes en difficulté de se lancer dans la création d'une petite entreprise. Et depuis quelques années, une nouvelle formule existe : la micro-franchise.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Tout simplement : le micro crédit, c'est prêter de petites sommes pour des petits projets. La micro-franchise solidaire, c'est la même chose : c'est permettre à quelqu'un de s'installer en franchise d'une marque, en investissant pas plus de dix mille euros. Qui lui sont prêtés, bien sûr. En l'occurence par l'Adie, l'agence pour le droit à l'initiative économique, qui a inventé ce système. Dix mille euros pour une franchise, c'est une toute petite somme. S'installer en franchise, par la voie normale, ça peut être plusieurs dizaines de milliers d'euros. Ca peut même dépasser les cent mille euros.

Le principe de cette association, l'Adie, c'est de prêter de l'argent à des gens dont les banques ne veulent plus. Ces micro-franchises s'adressent donc à des personnes en difficulté, qui ont envie de créer une entreprise... mais qui n'ont pas d'idée d'activité. C'est une idée de business clé en mains, pour un investissement minimum.

et c'est donc la voie qu'a choisie Bernard Jouaen, qui est devenu jardinier dans le Finistère...
Jardinier franchisé. Il travaille pour le réseau O2, un groupe français qui fait du service à la personne. Son histoire est celle d'un rebond. Il était chef de rayon dans la grande distribution. Il avait de l'ambition. Mais à 45 ans, il est viré.

Dans sa région, il ne trouve rien. Du coup il projette de monter une boite. De la location de toilettes portatives pour les grands événements. Pour se préparer, il fait un stage dans une boutique de gestion, un réseau d'aide à la création d'entreprise. Cette formation va lui ouvrir les yeux. Son projet, ça ne va pas pouvoir marcher.

Bernard a découvert l'existence de l'Adie un peu par hasard. La franchise, il pensait que ce serait trop cher pour lui. Le jardinage il n'y avait pas pensé. Mais le dispositif débute, il est séduisant. Et comme il n'a plus que quelques mois de chômage devant lui, il se jette à l'eau.

"le fait d'avoir une marque"... ça lui permet d'abord de démarrer avec du matériel sans avoir à l'acheter : un Kangoo tout neuf floqué au nom de la marque. Tondeuse, taille haie, tronçonneuse, petit outillage : Bernard Jaouen loue tout ça au groupe dont il dépend. Il verse aussi une redevance à O2 : 6% de son chiffre d'affaires à O2. Plus un droit d'entrée. Tout ça, c'est le principe de toute franchise. Saut que là, on est dans la micro franchise solidaire. On parle de sommes minimes. Le droit d'entrée n'est que de mille cinq euros. S'installer à son compte lui serait revenu à au moins trente cinq mille euros.
Et puis il bénéficie de la notoriété de cette marque, le groupe O2, bien connu dans l'ouest de la France. Un système qui lui permet de se constituer une clientèle.

Bernard Jaouen est donc installé comme jardinier à domicile. Il travaillait dans la grande distribution... Comment est-ce qu'il a appris le métier ? Il faut s'y connaître un minimum au départ. Il y a un véritable entretien de recrutement pour entrer dans le réseau. Mais on ne demande pas non plus d'être ingénieur. Il faut savoir tondre, tailler, entretenir, se servir de l'outillage. Le reste, c'est du commercial. Et c'est justement ce que Bernard préfère.

Et le challenge il le relève tellement bien que le groupe O2 l'a chargé de recruter d'autres micro-franchisés dans son département.

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