1000 entreprises recherchées pour expérimenter une démarche de santé et de qualité de vie au travail
Comment mieux comprendre les attentes des salariés en termes de qualité de vie au travail et d'une bonne santé physique et mentale pour eux ? Peut-être en demandant aux entreprises de mieux écouter leurs collaborateurs. Voici, en la matière, une initiative que nous présente Sarah Lemoine.
franceinfo : Comment est né ce projet 41-21 ?
Sarah Lemoine : À l’origine de ce projet, il y a un ancien ouvrier, devenu chef d’équipe, directeur d’usine, formateur, puis consultant en qualité de vie au travail. Il s’appelle Vincent Baud. Son point de vue est que la santé au travail, c’est-à-dire la santé physique et mentale, est loin d’être acquise pour tous les salariés, dirigeants inclus.
Pour lui, le moment d’agir est venu alors que le nombre d’accidents graves et mortels ne baisse pas, que la souffrance psychique au travail augmente, que le turn-over explose et que la performance des entreprises est impactée. Avec d’autres experts, Vincent Baud a lancé un projet de recherche à grande échelle : La Fondation publique 41-21 (et son projet du même nom).
En quoi consiste-t-il précisément ?
L’idée est de proposer gratuitement à 1000 entreprises, de toutes tailles et de tous secteurs confondus, d’expérimenter une démarche concrète, fondée sur l’écoute et la réponse. Écouter les salariés "sur tout ce qui les empêche de bien faire et de bien vivre leur travail" – selon le promoteur du projet – et demander quelles solutions ils préconisent, les évaluer ensuite et trier les problèmes par ordre de gravité. Puis agir.
Parmi les prérequis, le travail doit être mené avec les représentants du personnel. La feuille de route peut s’étaler sur 3 ans maximum. Elle sera rendue publique sur le site internet de la Fondation, tout comme les avancées. "Une entreprise ne se retrouvera pas seule avec la démarche en PDF, précise Vincent Baud, elle sera aiguillée tout au long du processus par un expert référent bénévole".
Comment les progrès seront-ils mesurés ?
À l’issue des expériences, un laboratoire de recherche scientifique calculera les gains en matière de santé physique et mentale, de turn-over, et de performance économique des entreprises engagées. Ces résultats seront ensuite analysés par un comité d’évaluation indépendant. Parmi ses membres : Sophie Thiery, coprésidente des Assises du travail organisées l’an dernier.
Elle a rejoint l’aventure parce qu'au cœur de ce projet se trouve l’écoute des salariés, une notion dont elle réclame l'intégration dans le Code du travail comme premier principe général de prévention. Ce qui l’a également convaincue, c’est que si le succès du projet est démontré, la démarche et son référentiel tomberont dans le domaine public. Tous les cabinets de conseils et toutes les entreprises pourront alors l’utiliser gratuitement.
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