C'est mon boulot. La Suède, pays du consensus au travail
Cette semaine, C'est mon boulot se penche sur la vie quotidienne au travail à l'étranger. Vendredi, la Suède, avec une particularité : la recherche permanente du consensus.
Si les Français se plaignent de la durée et de la fréquence des réunions, ça n'est rien comparé à la Suède. Ici, on a une autre façon de prendre les décisions. Il faut que chacun ait été consulté, il faut que tout le monde ait eu le temps d'exprimer son point de vue. Le responsable, le manager, ne peut pas imposer sa décision ou sa position. Il est celui qui permet que se dégage un consensus. Il est motivateur, communicateur, facilitateur. Du coup, le nombre de réunions peut se multiplier et elles peuvent s'éterniser dans cette entreprise très "démocrate".
Les relations hiérarchiques sont d'ailleurs différentes. Pas de vouvoiement en Suède. Tout le monde s'appelle par son prénom. Pas de différence ni de distance avec les chefs qui se doivent d'être toujours accessibles. Selon la chambre de commerce française en Suède, on délègue beaucoup plus ici qu'en France. Et on marche à la confiance. On juge sur les résultats, sans chercher à contrôler l'avancement des travaux. Du reste, le télétravail est plus développé qu'en France. L'autonomie des salariés y est plus grande. On peut choisir de finir un dossier à la maison ou de ne pas venir au bureau tel jour en prévenant son chef. Si le travail est fait, c'est le principal.
Les horaires de travail sont très souples
Les Suédois accordent beaucoup d'importance à leur vie privée, en particulier aux enfants. Il n'est pas rare qu'ils arrivent au bureau à partir de sept heures, pour aller les chercher à l'école vers trois ou quatre heures. La pause déjeuner est brève, sur le lieu de travail, parfois dès 11 heures ou 11h30. En tout, les Suédois travaillent 40 heures par semaine et disposent de cinq semaines légales, auxquelles s'ajoute souvent une sixième semaine.
Autre spécificité suédoise, l'importance accordée à l'environnement de travail. C'est ici le royaume du "casual chic". On vient en jeans-basket et on trouve des canapés, des bars, des salles à manger dans de nombreuses entreprises. Le "flex office" se pratique couramment, cette possibilité de choisir son bureau où on veut, en fonction de l'heure à laquelle on arrive et des tâches que l'on a à accomplir. L'ergonomie est très importante. On trouve par exemple très souvent des bureaux réglables en hauteur, qui permettent de travailler debout. C'est courant. Dans un marché du travail où le rapport de force est en faveur des salariés – le chômage est à moins de 7 % – les entreprises savent qu'elles doivent se démarquer pour attirer les meilleurs.
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