Franck Vialle, entrepreneur handicapé de l'année
Les premiers trophées récompensant les entrepreneurs en situation de handicap ont été remis mardi à Paris. Le patron d'Ulysse est le grand gagnant de cette soirée.
H'up entrepreneurs, association qui rassemble des entrepreneurs touchés par un handicap, a récompensé mardi 30 octobre les plus belles réussites. Un événement dont franceinfo est partenaire. Le prix de "l'entrepreneur de l'année" a été décerné à Franck Vialle. A 52 ans, ce chef d'entreprise tétraplégique est à la tête d'un réseau qui emploie 3 000 personnes.
Franck Vialle voulait devenir steward sur Air France, pour voir du pays. Mais à 20 ans, sa vie a basculé : "J'étais assis sur un muret, j'ai perdu l'équilibre, je suis tombé en arrière de six mètres de haut, ça pardonne pas, sur la tête. Je me suis dit, je suis en fauteuil roulant mais je suis vivant, donc maintenant, quid ?" Il entreprend des études. Il veut devenir assistant social. Mais pour se déplacer, se rendre à l'université, c'est très difficile. Alors il crée Ulysse. Une société privée, rentable, qui propose aux personnes handicapées de les véhiculer.
Le marché n'est occupé que par les associations et il y a une très forte demande de professionnalisation. L'entreprise se développe à toute allure. Aujourd'hui Ulysse, c'est aussi un réseau de franchises regroupant 90 unités sur toute la France. Il permet à 3 000 personnes de se déplacer. Et à 3 000 chauffeurs, formés, de les conduire.
Le handicap peut être une force
Franck Vialle doit concilier les responsabilités de chef d'entreprise et son handicap. "C'est un handicap lourd, le quotidien est rythmé par se préparer tous les jours. Vous, vous prenez 12 minutes pour prendre votre douche et vous vêtir, moi je vais prendre deux heures, et je dois faire des pauses dans la journée", explique-t-il. Mais le patron d'Ulysse ne veut pas parler de discrimination au travail. "C''est plutôt de la méfiance et de l'incompréhension. Quand on ne connaît pas, on a peur", explique-t-il.
Franck Vialle, entrepreneur dans le domaine du handicap, a même fait de sa situation une force : "Je suis devenu chef d'entreprise par hasard ou par défaut et le handicap m'a ouvert des portes parce qu'on ne peut parler des choses que si on les vit, et les gens ont admis de fait que je savais de quoi je parlais", souligne-t-il.
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