"Grande démission" : pourquoi les chefs d'entreprise craignent que le phénomène ne s’amplifie encore en 2023
Les entreprises tentent de retenir ceux qui veulent partir jusqu’au dernier moment. Mais la tache est de plus en plus complexe selon une étude française.
C’est un cabinet de chasseurs de tête Grant Alexander, qui, avec l’institut Opinionway, met en évidence l'amplification de "la grande démission" dans une étude, qui paraît mercredi 4 janvier. Plus d’un dirigeant d’entreprise sur trois, 35% exactement, appréhende une hausse des démissions pour l’année à venir. Face à ce phénomène, ils veulent tout faire pour retenir leurs salariés.
>> INFO FRANCEINFO. "Grande démission" : en France, la plupart du temps, les départs se passent mal
C’est un phénomène totalement nouveau, que nous décrit Henri Vidalinc, le président de ce cabinet de recrutement. Les entreprises tentent de retenir ceux qui veulent partir jusqu’au dernier moment. Une fois que les salariés ont posé leur démission, elles n’hésitent plus à leur faire une contre proposition salariale pour les dissuader de partir. Pour Henri Vidalinc, cette pratique, à laquelle ce chasseur de têtes dit n’avoir encore jamais assisté, est due à la difficulté qu’auront les entreprises à trouver un remplaçant sur un marché du travail extrêmement tendu.
Des recrutements, mais des bons
Pour contrer ce phénomène de démission, les patrons se disent prêts à lâcher du lest. Près d’un sur quatre a l’intention d’augmenter ses salariés pour les décider à rester. Plus surprenant, 15% seraient prêts à se sacrifier en réduisant leur propre rémunération. Un phénomène qui, selon le patron de Grant Alexander, concerne surtout les patrons de petites entreprises, propriétaires de leur société.
En tout cas, les dirigeants s’apprêtent massivement à recruter cette année mais pas n’importe qui. Plus de huit dirigeants sur dix anticipent des recrutements en 2023. Deux profils sont recherchés : des personnes optimistes, capables de voir les solutions avant les problèmes, qui ont un mental d’athlète, pour reprendre l’expression du dirigeant de ce cabinet de chasseur de tête, et aussi des jeunes qui ont soif d’apprendre.
Bref, des bosseurs, et deux types de profils qui se démarquent du mouvement de désengagement, de démission silencieuse, ou "quiet quitting", que l’on observe en ce moment dans les entreprises.
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