Ils ont ouvert leur complexe de foot en salle près de Dijon
Dans la cité Stalingrad, à Dijon, Nordine Wiaouf et Abdel Ourkhis ont grandi ensemble. Au pied des immeubles qui seront bientôt détruits, ils ont toujours tapé dans un ballon.
Certains de leurs copains jouent en club, mais eux, ils commencent à s'intéresser au foot en salle. Ils obtiennent la permission d'y jouer dans un gymnase de la ville. Et puis de plus en plus de copains les imitent. Deux équipes se créent. On manque de place. Nordine et Abdel sont maintenant dans la vie active, l'un commercial l'autre animateur sportif. Leur boulot ne les passionne pas. Alors pourquoi pas tenter quelque chose de différent : ouvrir un complexe de foot en salle. Ce sera Street5, un complexe de football en salle à Dijon Longvic.
Le futsal apparait en France dans les années 90. Puis au début des années 2000 arrive le fut5. Cinq joueurs, un ballon de foot et deux buts et des murs qui font partie du terrain. La rencontre du football et du squash.
Futsal et fut5, on compterait un million de joueurs en France. Contre trois ou quatre dans des pays comme l'Angleterre, l'Allemagne ou l'Italie, berceau de cette nouvelle "discipline".
En France, le phénomène gagne du terrain. Le marché n'est d'ailleurs pas loin d'être saturé, occupé notamment par de grandes franchises. Mais il reste encore un peu de place. Et ce sport ludique et sans contrainte est parfaitement adapté à la culture urbaine.
Première chose pour ouvrir un complexe de futsal, le lieu, bien sûr. Pas n'importe lequel : un hangar de 2.200 mètres carrés.
Et tout ça évidemment ça coûte pas mal d'argent. Pour créer Street5, leur complexe de football en salle à Longvic, près de Dijon, ils frappent à la porte du réseau Bourgogne Entreprendre. Ils sont aussi soutenus par la chambre de commerce. Ils obtiennent 45.000 euros de prêts d'honneur. Ajoutez à ça la solidarité familiale. Et puis le soutien d'une banque qui comprend le potentiel du futsal. Ca donne près de 500.000 euros. La somme nécessaire pour tout aménager.
Un investissement énorme pour les deux jeunes qui en sont à leur première création d'entreprise. Sans compter le loyer qui tombe tous les mois.
Et c'est d'ailleurs là où ça a coincé. Les autorisations administratives prennent du retard. Nordine et Abdel loupent leur premier hiver, la haute saison pour le foot en salle. Ils devaient ouvrir en octobre, ce sera en février. Toute leur trésorerie passe dans les loyers. Ils sont placés en redressement judiciaire - ils sont aujourd'hui sortis de la période dobservation. Mais aujourd'hui, ils sont presque sortis d'affaire. Il faut dire qu'ils se donnent à fond. Ouverts sept jours sur sept, parfois jusqu'à cinq heures du matin !
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