La grande galère des salariés aidants
La neuvième Journée nationale des aidants a lieu samedi. Ces personnes qui viennent soutenir un proche travaillent, pour la plupart d'entre elles. Elles ont une vie très difficile.
Samedi 6 octobre se tient partout en France la neuvième Journée nationale des aidants. Plus de huit millions de personnes soutiennent au quotidien un proche malade ou handicapé. Plus de la moitié de ces aidants travaillent. Deux vies dont la conciliation relève souvent du casse-tête.
S'occuper de la paperasse pendant ses heures de travail. Devoir répondre à des appels d'un parent âgé et désorienté alors qu'on est au boulot. Etre obligé de s'absenter du travail, partir plus tôt ou arriver plus tard, déjà épuisé. C'est le quotidien de plus de quatre millions de salariés français qui ont la charge d'un enfant malade, d'un parent dépendant ou d'un proche handicapé. Valérie Catry, déléguée à l'action sociale chez Malakoff Médéric : "Ce que je rencontre le plus souvent ce sont des dames, qui me sollicitent, parce qu'elles accompagnent leur enfant qui est gravement malade, leur conjoint handicapé ou atteint d'un cancer, et qui sont épuisées parce qu'elles ne savent plus comment faire face à la situation".
La santé des aidants déficiente
La charge que supportent ces travailleurs a aussi des conséquences sur leur propre santé. Un médecin témoigne par exemple qu'elle rencontre souvent des personnes qui souffrent du dos, parce qu'elles aident un malade à se lever, à se doucher ou à aller aux toilettes. Par manque de temps, les salariés aidants peuvent en venir à négliger leur propre santé, en ne trouvant pas le temps d'aller voir leur médecin traitant. Et des maladies graves sont ainsi détectées trop tardivement. Avec le vieillissement de la population, elles ne peuvent plus ignorer ces situations.
Un salarié aidant familial, s'il n'est pas aidé lui-même, c'est potentiellement de l'absentéisme, des problèmes d'organisation, une baisse de productivité, une démotivation. Du coup, la cause progresse. Valérie Catry : "En trois ans de temps, il y a de plus en plus d'entreprises sensibles à cette thématique. Il y a de plus en plus de salariés aidants dont les RH deviennent de plus en plus sensibles".
Pour ses 250 000 salariés, La Poste, par exemple, vient de signer avec les syndicats un accord pour les aidants. Davantage de télétravail, des horaires plus souples, trois jours d'autorisation d'absence par an. Et surtout un "fonds de solidarité aidants" qui permettra d'obtenir jusqu'à 25 jours de congé par an en plus. Le tout alimenté par La Poste, mais aussi par les postiers qui voudront bien donner des jours à leurs collègues qui en ont besoin. Pour tous les salariés, il existe depuis un an et demi un "congé de proche aidant". On peut s'absenter jusqu'à trois mois et l'employeur ne peut s'y opposer. Problème : c'est un congé sans solde et beaucoup ne peuvent pas se le permettre.
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