Les cotisations sociales augmentent le 1er juillet pour 800.000 auto-entrepreneurs

Certains auto-entrepreneurs vont payer plus de cotisations sociales à partir de lundi 1er juillet. Qui est concerné ? Et pourquoi ?
Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Ce masseur exerce une profession libérale et sera concerné par la hausse des cotisations sociales au 1er juillet 2024. (Illustration) (ABRAHAM GONZALEZ FERNANDEZ / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

Certains auto-entrepreneurs vont devoir payer plus de cotisations sociales à partir de lundi prochain.

franceinfo : Quels sont les auto-entrepreneurs qui seront touchés par cette hausse des cotisations sociales, et pourquoi ? 

Sarah Lemoine : Aujourd’hui, on dénombre environ 2 millions d'auto-entrepreneurs actifs, c’est-à-dire qui déclarent un chiffre d’affaires tous les trimestres, et qui payent des cotisations sociales. Parmi eux, on trouve des artisans, des commerçants et des professions libérales.

Ceux qui sont concernés par la hausse des cotisations sociales à partir du 1er juillet ne sont ni les artisans, ni les commerçants. Mais ceux qui exercent une profession libérale, par exemple consultant, traducteur ou naturopathe. Ils sont 800.000 en tout.

Depuis la suppression en 2018, du régime social des indépendants, 600.000 ont été rattachés au régime général de la Sécu et 200.000 ont fait le choix de rester à la Cipav, qui est la principale caisse des retraites complémentaires des professions libérales.

De combien vont augmenter les cotisations sociales des auto-entrepreneurs qui exercent en profession libérale ?

Pour les 600.000 qui sont affiliés au régime général, le taux global de cotisation va passer de 21,1% à 23,1% au 1er juillet. Puis à 24,6%, début 2025. Et enfin 26,1% début 2026. Soit une augmentation de 5 points en deux ans. Alors pourquoi cette hausse ?

"Il faut remonter à la création du régime des auto-entrepreneurs", explique le président de la FNAE, le syndicat qui les représente. À l’époque, le taux de cotisation globale pour les professions libérales a été mal calculé, dit-il, il a été fixé trop bas.

Pendant des années, le manque a été compensé par la Cipav et par l’Etat. Mais en 2018, l’Etat a arrêté les frais pour ceux qui ont basculé au régime général. Depuis cette date, ces derniers cotisent pour la maladie, la maternité, l’invalidité, et la retraite de base. Mais plus pour leur retraite complémentaire, sans en avoir été informé. La hausse des cotisations à partir du 1er juillet va permettre de régulariser la situation.

Quel va être le gain ?

D’après les calculs obtenus par la FNAE, la hausse des cotisations permettra à ces auto-entrepreneurs  libéraux d’obtenir – en plus de la retraite de base - une retraite complémentaire de 58 euros par mois pour un chiffre d’affaires annuel de 4250 euros. Pour une carrière complète.

Et pour les 200.000 auto-entrepreneurs libéraux rattachés à la CIPAV ?

Pour eux, la situation est différente. Contrairement à ceux affiliés au régime général, ils ont continué à cotiser pour leur retraite complémentaire, entre 2018 et 2024.

Au final, ils n’auront qu’une seule hausse de cotisation, au 1er juillet. Elle est de 2 points. Mais elle leur permettra d’acquérir des droits supplémentaires, là aussi, pour leur retraite complémentaire.

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