Les femmes négocient moins leur salaire que les hommes
On a beaucoup parlé des inégalités de salaires entre les femmes et les hommes, notamment avec ce mouvement qui disait qu'à partir du 5 novembre, les femmes travaillaient gratuitement. Un élément d'explication à ces différences : les femmes négocient moins leur salaire que les hommes.
Dès le début, à l'embauche, ou bien au cours de leur carrière, les femmes sont moins portées sur la négociation salariale, la défense de leurs intérêts, à en croire le cabinet KPMG et l'école de commerce nantaise Audencia.
Dès l'entretien d'embauche, seules 34% des femmes osent négocier leur salaire, alors que 41% des hommes n'hésitent pas à le faire. Sept points de différence, un écart qui se réduit un peu au fil du temps mais qui subsiste plus tard dans la carrière. 55% des femmes négocient leur rémunération au cours de leur carrière, alors que 60% des hommes le font. Pourquoi ? Les femmes parlent majoritairement d'un manque de confiance en elle sur ce terrain-là. Les hommes invoquent beaucoup moins cette raison, l'écart est même très grand.
Même chose quand il s'agit d'aller demander à avoir plus de responsabilités. 39% des femmes osent le faire. Contre 44% des hommes qui vont réclamer de l'avancement. Les femmes interrogées par Opinionway évoquent tout simplement l'absence d'envie de négocier.
Des différences de salaires importantes
Le mouvement "Les Glorieuses", qui dit que les femmes travaillent gratuitement à partir du 5 novembre, met en avant les chiffres d'Eurostat : 15% de différence. Mais le ministère du Travail s'est penché sur l'écart de salaire inexpliqué, qui ne peut être basé que sur de la discrimination et des stéréotypes. Il est d'un peu plus de 8%.
L'Insee vient tout juste lui aussi de se pencher sur la question. Et l'institut statistique révèle que l'écart se creuse tout au long de la carrière. L'écart de salaire mensuel net médian est de 100 euros pour les débutants. Mais après onze ans d'ancienneté, il s'élève à 410 euros.
Depuis peu, des formations existent pour les femmes qui veulent négocier leur salaire. Créées à Nantes, par l'école de commerce Audencia, ces formations gratuites et ouvertes à toutes essaiment partout en France : à Paris, Angers, Cholet, Cherbourg et bientôt à Rennes, Lyon, Lille et Saint-Malo. Ces formations de trois heures ont permis à 55% des femmes qui les ont suivies d'obtenir gain de cause. Près de 2 000 femmes ont été formées, l'objectif est de 10 000 avant la fin de l'année prochaine.
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