Les professionnels des ressources humaines, toujours sous pression

On parle beaucoup des attentes des salariés vis-à-vis des entreprises, mais quelles sont celles des professionnels RH ? Décryptage avec Sarah Lemoine.
Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
7 RH sur 10 déplorent globalement un manque de temps, de budget, d'automatisation. Un tiers dit souffrir de manque de soutien et de reconnaissance. (Illustration) (YASSER CHALID / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

Les RH, ce sont ces professionnels qui jonglent entre recrutement, gestion de la paie, relation avec les collaborateurs, les représentants du personnel, et qui sont aussi les bras droits de la direction.

franceinfo : Quelles sont les attentes de ces professions ?

Sarah Lemoine : Cette année, ce qui préoccupe les RH, c’est de fidéliser les salariés anciens ou récemment recrutés. C’est leur priorité numéro un, avant le recrutement et la formation, d’après le baromètre de Payfit et des éditions Tissot. Ils sont 64% à affirmer que la fidélisation, c’est le sujet phare de 2024, c’est 12 points de plus que l’an dernier.

Face à un marché du travail toujours en tension, et pas très dynamique, l’idée est de garder les salariés en poste, de ne pas se les faire piquer par le concurrent, et devoir tout recommencer à zéro. Le principal levier qu’ils souhaitent actionner, c’est la rémunération, de façon très pragmatique. Six RH sur 10 misent sur des hausses individuelles, quatre sur 10 sur des hausses collectives et des primes.

Autre grande préoccupation des RH, c’est la qualité de vie au travail ?

71% des professionnels RH pensent que les salariés les attendent de pied ferme sur les risques psychosociaux, l’environnement de travail et le bien-être. S’ils avaient le choix, c’est le sujet auquel ils aimeraient dédier le plus de temps, selon le baromètre.

Mais dans la réalité quotidienne, ce n'est pas le cas. Ils pensent qu'ils seront d'abord happés par la gestion administrative du personnel, puis le recrutement, la rémunération, la formation et la gestion des carrières. Sur leurs 10 missions principales, ils positionnent  la qualité de vie au travail à la septième place, par rapport au temps qui leur est accordé.

Le grand malheur des RH, c’est la lourdeur administrative ?

La moitié des RH dit avoir choisi ce métier pour la dimension humaine, "pour faire grandir les personnes dans l’entreprise, les mettre à leur place, leur donner des responsabilités", analyse Caroline Acs, la directrice générale des éditions Tissot.

Mais dans les faits, "ils sont engloutis par des tâches rébarbatives, chronophages et à faible valeur ajoutée". Entre trois et six heures par jour, selon l’étude, pour la grande majorité, le tout dans un environnement réglementaire et juridique toujours plus complexe.

Cette distorsion crée de la frustration, et même de l’épuisement chez sept RH sur 10. Ils déplorent globalement un manque de temps, de budget, d'automatisation. Un tiers dit souffrir de manque de soutien et de reconnaissance.

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