Les salariés du numérique en pointe sur le chômage partiel
Jean Castex l'a martelé : pour éviter un afflux de licenciements, les entreprises doivent massivement signer des accords de chômage de longue durée. La branche des entreprises du numérique, de l'ingéniérie et du conseil n'a pas attendu les exhortations du Premier ministre. Et son accord est exemplaire.
Le dialogue social fonctionne parfois bien, voire même très bien. La fédération Syntec, qui regroupe les syndicats professionnels des entreprises du numérique, mais aussi les secteurs de l’ingénierie, du conseil, de l’évènementiel et de la formation professionnelle. - soit un million de salariés - vient de le prouver en signant un accord de branche innovant. Toutes les entreprises qui relèvent du Syntec vont pouvoir facilement l'appliquer. Les partenaires sociaux leur ont mâché le travail. Cet accord porte sur la fameuse activité partielle de longue durée (APLD). L'APLD fait partie du fameux "bouclier anti-chômage" mis en avant dans le plan de relance. Il s'agit d'éviter de licencier en mettant les salariés en activité partielle et en les formant. Le gouvernement a signé pour cela un chèque de 6,6 milliards d'euros.
Interdiction des plans sociaux
En quoi cet accord signé par les entreprises du numérique est-il innovant ? D'abord parce qu'il interdit tout licenciement collectif dans les entreprises qui adoptent ce dispositif. Comme le détaille le très informé site d'information sociale Actuel RH, pas de PSE dans une entreprise quand les salariés sont mis en chômage partiel de longue durée. Ce dispositif permet une réduction maximum de 40% de leur activité, ils peuvent ainsi ne travailler que trois jours par semaine tout en gardant leur poste. Cette interdiction des PSE, les syndicats en rêvaient au niveau national, le Syntec l'a fait.
Deuxième point fort et très symbolique : pas de bonus pour les cadres dirigeants pendant toute la durée de l'accord de chômage de longue durée. Les salariés du numérique seront également mieux payés. L'accord de branche va au-delà de ce que prévoit le dispositif national. Les plus bas salaires, par exemple, toucheront 98% de leur salaire brut... au lieu des 70% prévus par le décret. Pour les plus hauts salaires, il y a une dégressivité, mais on reste au-dessus de la norme.
Enfin, et c'est le point clé de la philosophie de l'APLD, les salariés mis en chômage partiel seront formés. Ils devront tout d'abord piocher dans leur compte personnel de formation, mais s'il n'y a pas assez, soit la branche soit l'entreprise mettront au pot quand il s'agira d'une formation certifiante recherchée dans le secteur. Alors pourquoi de tels avantages ? Tout simplement, explique le Syntec, pour éviter que de 70 000 à 100 000 personnes ne se retrouvent sur le carreau.
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