Les travailleurs indépendants, nombreux et plutôt heureux

C'est la dernière expression à la mode : l'uberisation. On parle de l en référence aux chauffeurs de la firme américaine. Ce sont des indépendants qui achètent leur voiture, l'entretiennent. Ils ne sont pas salariés d'Uber... mais Uber est leur employeur. Aux Etats-Unis, l'uberisation du travail serait galopante. Une étude du cabinet MBO, qui suit l'évolution des travailleurs indépendants, calcule que leur nombre dépassera celui des salariés dans cinq ans, en 2020 !

Il est vrai que parmi ces "travailleurs indépendants" américains, on trouve aussi des chauffeurs-livreurs de Fedex, qui doivent payer leur camionnette et leur uniforme... sans être pour autant des salariés de la compagnie. Ils ont d'ailleurs gagné un procès en Californie pour faire cesser ce scandale.

Et en France ? La tendance est la même. Selon Eurostat, le nombre des free-lances a augmenté de 85% au cours de ces dix dernières années. C'est presque deux fois plus vite que dans la moyenne de l'Union. La création du statut d'auto-entrepreneur, il y a six ans, y est pour beaucoup.

Qui sont ces travailleurs "ubérisés" ? Ils sont 700.000. Des développeurs informatiques, des graphistes, illustrateurs, photographes, rédacteurs, traducteurs. Des travailleurs intellectuels sur lesquels s'est penché Hopwork, une plate-forme qui leur permet de trouver des missions. Et ils ont plutôt bon moral, merci. Plus de la moitié d'entre eux ne signeraient pas un CDI si on leur en proposait un. Une perspective que d'ailleurs bien des jeunes, dans ces secteurs, ont totalement perdue de vue...