Pourquoi nous avons tous besoin d'intimité au travail
Partout dans le monde, il y a un élément que les salariés citent comme étant indispensable à leur productivité : c'est l'intimité au travail. A l'heure où on nous demande de toujours plus collaborer avec les collègues, on souffrirait de ne pas pouvoir se retrancher dans sa bulle quand on en a besoin.
Un seul poste de travail pour des besoins pourtant différents
Cette frustration montante, c'est une étude mondiale de Steelcase, le leader de l'aménagement de bureaux, qui la met en évidence. Selon cette enquête qui porte sur plus de dix mille salariés, on nous impose un seul poste de travail, une seule façon de fonctionner, alors que, selon les moments de la journée, on n'a pas les mêmes besoins. Il y a le temps pour les échanges, pour des mini-réunions à deux ou trois, le temps pour les coups de fil, et le temps de silence pour rédiger ou réfléchir. Et pour tous ça, la plupart du temps, un seul et même poste de travail. D'où la frustration.
" Un peu partout dans le monde on met des écouteurs sur les oreilles, on monte des murs de livres ou des parois de plantes vertes. Sinon, on serre les dents et on fatigue... "
Steelcase a fait le tour du monde de ce qui fait râler les salariés. Le travail en open space est bien placé, mais devant lui, on trouve l'impossibilité de choisir son espace de travail. Résultat, les salariés déploient des trésors d'imagination pour s'isoler. Les Américains s'éclipsent au Starbucks du coin. Et un peu partout dans le monde on met des écouteurs sur les oreilles, on monte des murs de livres ou des parois de plantes vertes. Sinon, on serre les dents et on fatigue.
L'intimité, ce corollaire de l'engagement
Or cette enquête montre un lien direct entre l'intimité et l'engagement des salariés. La quasi totalité de ceux qui se disent engagés, quatre vingt dix huit pour cent, expliquent aussi que, justement, leur environnement de travail leur permet de se concentrer. Quatre vingt treize pour cent des "plus engagés " se disent calmes et sereins. Et quatre vingt quatorze pour cent expliquent qu'ils peuvent choisir eux-mêmes leur espace de travail. En clair, travailler à leur bureau, ou bien chez eux, ou bien encore se retirer dans un espace consacré aux réunions, selon les moments de la journée.
Le bureau individuel fait de la résistance
Sans surprise, de toutes les nations, ce sont les Français qui se disent les plus insatisfaits de leur environnement de travail. Et pourtant, ce ne sont pas ceux qui sont le plus touchés par l'open space. Seulement un quart des salariés français travaillent dans des plateaux ouverts. C'est presque deux fois moins que les Britanniques.
La débrouille pour un peu d'intimité
Le bureau individuel fait de la résistance, mais pas pour longtemps. Tous les bureaux neufs sont désormais sur le modèle de l'open space. Moins chers. Et le plus souvent sans espace de retrait possible. Des conditions de travail qui obligent les salariés à se "débrouiller" pour retrouver un peu d'intimité. Une possibilité trop souvent réservée aux hauts grades de la hiérarchie de l'entreprise.
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