Près de quatre salariés sur dix prévoient de travailler pendant leurs vacances
Les congés payés consacrent le droit de ne pas travailler et pourtant, un sondage montrent que dans les faits, c'est loin d'être le cas. L'occasion de faire un point sur le droit à la déconnexion.
Les vacances, c'est fait pour se reposer, à priori. À priori parce que près d'un manager sur deux prévoit de travailler pendant ses congés d'été. Près de quatre salariés sur dix qui envisagent de continuer certaines de leurs activités professionnelles. Le site MétéoJob a interrogé 20 000 personnes. Et le moins que l'on puisse dire c'est que le droit au repos complet va être peu respecté. Ceux qui vont garder un fil à la patte comptent surtout lire leurs mails. Les deux-tiers prévoient même d'y répondre. On en trouve même 14% qui envisagent de participer à des réunions, virtuelles au moins, on espère pour eux.
La loi prévoit pourtant un droit à la déconnexion. Depuis le 1er janvier 2017, toutes les entreprises de plus de 50 salariés doivent avoir ouvert des négociations sur l'usage des outils numériques et le respect des temps de repos et de congés. Et si les négociations n'aboutissent pas, le chef d'entreprise peut mettre en place une charte sur le sujet. Dans les faits, plus de 400 accords auraient été signés par les entreprises.
Peu de mesures coercitives mais des incitations à décrocher
La coupure des serveurs la nuit et le week-end, comme ça se fait chez Apple ou chez Volkswagen, ça n'est pas dans la culture française. Mais il y a des exemples intéressants. Comme ce qui se fait chez Michelin. Les connexions au serveur en dehors des heures de travail sont automatiquement repérées. Au-delà de cinq connexions par mois entre 21 heures et 7 heures du matin ou pendant ses jours de repos, le salarié et son manager ont l'obligation de dialoguer pour en comprendre les raisons. Un compte-rendu est remis au service du personnel. Dans d'autres entreprises, on trouve à la fin des mails une mention du type : "Si vous recevez ce message pendant votre période de repos vous n'êtes pas obligé d'y répondre". Mais d'après un délégué syndical de chez l'assureur Allianz, cité par le magazine Challenges, "s'il n'y a pas physiquement quelque chose qui bloque la messagerie, alors on n'empêchera jamais un salarié de répondre à son manager". La peur et le stress sont là, explique-t-il et on ne peut pas empêcher un salarié de faire ce qu'il croit devoir faire.
Pour limiter les intrusions du travail pendant ses vacances, il faut absolument rédiger un message automatique d'absence qui dira que vous ne répondrez pas à vos mails jusqu'à telle date. Personne ne pourra pas vous le reprocher. Et vous aurez l'esprit plus tranquille.
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