Qualité de vie et conditions de travail : que veulent les salariés ? Comment les entreprises peuvent-elles agir ?
SI les entreprises veulent être plus performantes, il leur faut agir pour le bien-être de leurs salariés. Il y a urgence si l'on en croit l'étude publiée par le cabinet Qualisocial cette semaine. Il a interrogé 3000 salariés représentatifs du secteur privé et du secteur public et les résultats ne sont pas très optimistes : 42% sont désengagés, c’est-à-dire peu enthousiastes et peu investis dans leur travail.
Dans le détail, deux salariés sur trois vont au travail mécaniquement, voire à reculons. 23% sont mécontents de leur charge de travail. Ce n'est guère mieux en matière de santé mentale, puisqu'un sur deux se sent stressé et un sur quatre estime que sa santé mentale se dégrade. C'est vrai en particulier dans la tranche des 40-54 ans.
Les salariés réclament la QVCT
La carte à jouer pour les entreprises s'appelle "QVCT" : qualité de vie et conditions de travail. Le Code du travail impose désormais aux entreprises de plus de 50 salariés de négocier sur la qualité de vie et les conditions de travail. Mais sans obligation de résultat. Or, d'après l'étude, les salariés réclament la QVCT à cor et à cri, quatre ans après l'épidémie de covid qui a bouleversé les relations au travail. Près de 90% estiment que la qualité de vie et les conditions de travail devraient être un enjeu prioritaire ou important pour les employeurs, et que ce n'est pas suffisamment le cas actuellement.
C'est surtout vrai en matière de santé et de sécurité au travail, de bonne ambiance, d'organisation des taches au quotidien. Mais aussi de clarté dans la communication interne, de partage de l'information, de place donnée aux salariés et d'écoute de ces derniers. Selon l'étude, la QVCT produit des effets non négligeables : une entreprise qui se lance dans une démarche autour de la qualité de vie et des conditions de travail, affirme Camy Puech le fondateur de Qualisocial, retrouve cinq fois plus de salariés engagés, donc enthousiastes et motivés, et 66% de salariés supplémentaires en bonne forme, À l’inverse, l'absence de démarche entraîne trois fois plus de salariés désengagés et deux fois plus de salariés en mauvaise santé. Au final, conclut l'étude, 70% des entreprises qui agissent sur la QVCT sont plus performantes que celles qui ne le font pas.
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