Qui sont les salariés du privé qui veulent se reconvertir, d’où viennent-ils, où veulent-ils aller ?

Transitions Pro, c’est le seul organisme autorisé à financer les reconversions des salariés du privé, déjà en emploi. Il y en a 18 en tout, un par région. Ils ont été créés, il y a presque cinq ans. Ils permettent aux salariés de s’absenter de leur entreprise, pour se former longuement à un nouveau métier. Pendant ce temps, le salaire est maintenu totalement ou partiellement. Le Transitions Pro d’Auvergne-Rhône-Alpes est donc le premier à décortiquer les dossiers de 24.000 candidats, dans la région. 

franceinfo : De quels secteurs viennent-ils ?  

Sarah Lemoine : Principalement de la santé et du commerce. La plupart travaillent dans des hôpitaux, des maisons de retraite, des hypermarchés. Des secteurs qui connaissent de graves crises de recrutement, ou qui n'offrent pas de perspectives d’évolution de carrière.  

Les salariés candidats à la reconversion viennent aussi de l’industrie, du transport et des services administratifs. Ils ont en majorité entre 30 et 50 ans. Plus de la moitié sont employés. 17% ouvriers. 11 % seulement, sont des cadres. Leur motivation ? Trouver du sens, de meilleures conditions de travail, du bien-être. Dans le top 20 des mots-clefs, le mot "rémunération" n'apparaît pas. 

Quelles sont les familles de métiers visées en priorité ? 

D’abord, les métiers du support à l’entreprise, comme la comptabilité, l’informatique, la gestion de la paie. Ensuite, il y a les services à la personne. En troisième position, on retrouve la santé, puis le BTP et le transport. Les salariés qui souhaitent changer de métier ne quittent pas toujours leur secteur d’origine. C’est vrai dans la santé. Dans l’industrie, en revanche, les salariés se reconvertissent majoritairement ailleurs. 

Autre fait intéressant, 5% des dossiers de reconversion concernent un métier de l’agriculture. Et les cadres représentent un quart des candidats. 

Les demandes de reconversion sont en augmentation en Auvergne-Rhône-Alpes

La dynamique est forte selon Transitions Pro, et cela doit alerter les entreprises et les branches professionnelles, sur l’aménagement des carrières en général, et sur les secondes parties de carrières en particulier, surtout depuis la réforme les retraites, et le recul de l'âge légal de départ.