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Un numéro vert pour les petits patrons et commerçants en difficulté

Les petits patrons sont très inquiets pour leur avenir. Un quart d'entre eux ont même des idées suicidaires, selon une récente étude. Une ligne d'écoute psychologique, le 0 805 65 50 50, mise à leur disposition au printemps, vient de se voir prolonger de six mois.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un commerce fermé pour cause de Covid-19 à Valence (Drôme). (CLAIRE LEYS / FRANCE-BLEU DRÔME-ARDÈCHE)


La peur de mettre la clé sous la porte. Elle touche les restaurateurs, les cafetiers, mais pas seulement. Tous les petits patrons, mais aussi les commerçants des secteurs dits non essentiels et qui se demandent si leur entreprise va pouvoir survivre à la crise sanitaire. Selon une enquête Ifop pour la Fondation Jean Jaurès, menée en octobre, ces chefs d'entreprise sont en proie à des souffrances psychiques qui peuvent les conduire à envisager le pire. 27% des dirigeants, et 25% des artisans-commerçants ont eu l'intention réelle de se suicider. Un numéro vert avait été mis en place dès le printemps pour eux. Le 0 805 65 50 50. Il vient d'être prolongé de six mois. Il sera ouvert à tous les dirigeants d'entreprise jusqu'en mai 2021.

Un numéro victime de son succès

Depuis sa mise en place en avril dernier, il avait été utilisé par près de 1 000 petits patrons, artisans et commerçants. Par rapport à la même période de 2019, c'est une augmentation de 46%. Sept jours sur sept, de huit heures à vingt heures, 400 psychologues, répartis sur toute la France, peuvent répondre aux appels de détresse. Le chef d'entreprise peut être orienté vers des structures publiques ou privées. Et pour les cas les plus inquiétants, il peut bénéficier d'une consultation rapide et gratuite par un psychologue formé à ces questions.

Une association bien rodée

L'association d'aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aigüe, l'Apesa, a été créée en 2013. Le gouvernement a reconnu la qualité de son travail en lui demandant de mettre sur pied ce numéro vert. Il faut dire que depuis sept ans, grâce à un réseau de "sentinelles" présents dans les tribunaux de commerce – là où on dépose le bilan – elle repère les chefs d'entreprise qui vont mal. Ces sentinelles, ce sont des greffiers, des juges, des mandataires judiciaires, des commissaires priseurs qui sont formés à détecter les personnes en souffrance. Cinq séances de soutien leur sont alors proposées. L'Apesa a sauvé des vies de gens qui, face à la crise, pour citer Marc Binnié, le président de l'Apesa, développent un sentiment de perte d'identité, de dignité et d'utilité. Ce numéro vert d'assistance psychologique, c'est le 0 805 65 50 50.
 
 

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