"Que du beau, que du vert... Tout ça risque d'être derrière nous" : à la rencontre de Christian Jehl, intendant de terrain de golf
La journée a commencé à 5h pour Christian Jehl et ses onze collègues jardiniers. C’est lui qui supervise l’entretien de ce golf, situé au sud de Strasbourg, en tant que "greenkeeper". "En fait, c'est intendant de terrain, mais j'aime le côté british", sourit-il.
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Il présente son métier : "En été, on gère l'arrosage, on quantifie les doses d'eau en fonction des endroits et du temps, on gère les travaux mécaniques, détaille-t-il. Tous les matins, on fait un tour sur le terrain pour voir si tout se passe bien au niveau des maladies..."
"Un gros problème sur les golfs, ce sont les invasions de rongeurs et de bactéries extérieures. Donc il y a un gros travail de repérage à faire, et il faut vraiment être attentif à tout bout de champ sur tout ce qui peut se passer."
Christian Jehlà franceinfo
Le "greenkeeper" parcourt chaque jour les 130 hectares de terrain à bord de sa voiturette. Et au premier coup d'œil, on repère beaucoup de surfaces jaunies sur l'herbe. "C'est impossible d'arroser partout. On se concentre sur les départs et les arrivées, donc les greens, là où il y a le trou. C'est vraiment la partie la plus importante du golf. C'est là qu'on apporte le plus de soin", explique Christian Jehl.
"Il faut rééduquer les golfeurs"
Quant au fairway, c’est-à-dire la zone de jeu entre le départ et l’arrivée, les restrictions d’arrosage liées aux épisodes de sécheresse défigurent un peu plus chaque été cette partie du parcours. "Ça fait mal au cœur. Une chose qui pourrait me faire prendre ma retraite, c'est vraiment le changement climatique. Cette année, on a une sécheresse précoce. On arrose depuis mai-juin, ça va être très compliqué", confie l'intendant.
C'est compliqué, car c'est impossible de continuer à consommer près de 1000 mètres cubes d’eau par jour en plein été. Et Christian Jehl en est bien conscient. Mais, selon lui, ce sont d'abord les golfeurs qu'il faut convaincre : "La grande problématique, c'est qu'il faut rééduquer les golfeurs et leur faire comprendre, qu'à l'avenir, les golfs seront plus rustiques et plus naturels. L'arrosage, les traitements, l'absence de mauvaises herbes, que du beau, que du vert... Tout ça, ça risque d'être derrière nous."
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