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C'était comment ? Au travail, les femmes sacrifiées

La discrimination au travail coûte cher, très cher même. Premières victimes : les femmes. Si on les payait mieux, la France empocherait 150 milliards d’euros, sur 20 ans.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
 Myriam El Khomri, ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du dialogue sociale et Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l'Enfance et des droits des femmes lors de la remise du rapport sur le coût économique des descriminations, au ministere du Travail a Paris le 20 septembre 2016. (LEON TANGUY / MAXPPP)

Ce n'est pas moi. C’est un rapport qui dit tout cela. Il a été rendu public mardi 20 septembre au ministère du Travail. C’était…des femmes en colère. Et pour cause. Les personnes les plus discriminées au travail sont : les femmes. Ce n’est pas moi qui le dit, ne vous méprenez surtout pas, c’est écrit dans ce rapport de 117 pages, rédigé par un organisme rattaché à Matignon. Autant dire un truc très sérieux et qui vérifie ses informations avant de les publier.

Première amazone, remontée comme une pendule : Myriam El Khomri. En bleu et noir, la ministre décoche sa flèche, expliquant que ce rapport est une première en France, avec un constat nouveau : "Les discriminations entraînent un très gros manque à gagner pour la collectivité". Les femmes, donc, manquent à l’économie française.

Elle invite chacun à se plonger dans cette étude où l’on peut lire, noir sur blanc, ceci : "Les femmes gagnent systématiquement moins que les hommes (femmes sans ascendance migratoire directe, c’est-à-dire pas forcément avec des origines étrangères). Les écarts de salaires à caractéristiques égales, est-il écrit, sont de 12% environ".

Une autre amazone va venir en rajouter : Laurence Rossignol. "Les femmes ont un taux d’activité de 10 à 15 points inferieur à celui des hommes", insiste la ministre de la Famille et des droits des femmes. "Le plafond de verre est constitué d’un matériau très particulier : le sexisme". Très en forme, Laurence Rossignol poursuit : "40% des femmes au travail ne se sentent pas l’égale de l’homme. Elles ont le sentiment qu’on veut les maintenir à leur place historique".

Inutile de traduire. La place, aussi historique qu’ancienne, s’appelle couche-culotte et béchamel. "On nous a beaucoup parlé des nouveaux pères, renchérit Laurence Rossignol… Bon, à l’heure qu’il est, ils doivent être grands-pères !"

Décidemment remontée comme une pendule, notre première amazone, Myriam El Khomri, reprend le flambeau et promet des mesures de rétorsion contre les entreprises (privées comme publiques), qui estimeraient "que la lutte contre les discriminations est un gadget". "Nous serons intraitables avec celles qui prendraient des mesures cosmétiques", lance-t-elle.

Sa complice, Laurence Rossignol, revient à la charge, évoquant "celles qui, naturellement, réduisent leurs projets professionnels, à l’arrivée d’un enfant. A cause du manque de prise en considération de ce fait nouveau, à cause du manque de temps".

Attention, les amazones sont de sortie. Pour aider bien-sûr. Puisque ce rapport le dit : en les payant comme les hommes, les femmes peuvent faire augmenter le PIB du pays ! Amazones généreuses donc.

Rappelons tout de même que leur attirail est constitué d’arcs, de lances, de flèches, de haches. Et non de hachoir de cuisine ou de rouleau à pâtisserie.

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