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C'était comment ? La double ration de Sarkozy

J-10 avant le premier tour de la primaire de la droite. Nicolas Sarkozy est allé parler à des étudiants, à Paris-Dauphine. Nathalie Bourrus y était.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Nicolas Sarkozy en meeting, le 9 novembre 2016. (JEFF PACHOUD / AFP)

C’était… double ration. Mais non, pas de frites… je n’enfoncerai pas le clou. Non, à Dauphine, jeudi 10 novembre, on a plutôt évoqué une double ration de leadership. Entouré de chefs d’entreprise, Nicolas Sarkozy n’a cessé de marteler cette absolue nécessité de retrouver un leadership.

"L’Europe se meurt", a lancé Nicolas Sarkozy, devant des dizaines de jeunes. "Mais il faut voir la chose ! Il faut arrêter d’envoyer 28 commissaires européens, négocier avec les Chinois !" Et bim ! Double ration d’Europe-bashing.

Le modérateur : "Mais en Europe, il n’y a pas moyen de trouver des accords, entre nous ?" Sarkozy : "Non. Seul le leadership peut sauver. Attention je ne veux pas que l’Union européenne disparaisse, ça c’est sûr (…) Mais il y a un problème. Y a plus de leadership. Y a plus de France !"

À ma droite, sorte d’éclat de rire. "Faut pas charrier ! On se croirait en phase terminale", commente, à voix basse, un étudiant en finances.

"Ah oui, Piketty !"

Sarkozy s’y remet. "En France, à Paris, on a quoi ? Ah oui… la plage naturiste… la Nuit Blanche… c’est pas mal… mais bon..." À ma gauche, une fille pâlit. Elle aime la Nuit Blanche, l’art en général, et les voies sur berges en particulier.

Nicolas Sarkozy poursuit : "Sur la fiscalité en Europe, on devrait avoir tous la même ? Mais qui dit ça ? Ah oui… l’icône bobo. Piketty ! Et où est-ce qu’il a vu ça, ce monsieur ?"

Et bam ! Double ration de bobo-bashing. La grande forme. No limit.

"Trump, Poutine, dit-il, les gens connaissent. L’Europe, elle, elle s’avachit. En Amérique, on voit que les peuples peuvent se relever…"

Et boum ! Double ration de câlins à Trump.

"Mais, mon pauvre Louis..."

Question d’un jeune, nommé Louis : "Sur l’emploi, nous sommes touchés, beaucoup ne trouvent pas de travail… Est-ce qu’une offre de garantie ne pourrait pas être plus étendue ?"

Sarkozy : "D’abord ce que je trouve formidable, c’est Erasmus pour les jeunes." Rires autour de moi, sarcasmes dans la salle. Sarkozy l’entend, se cabre : "Mais mon pauvre Louis, la vie ce n’est pas la garantie. La vie c’est l’échec. La vie c’est tomber. La vie c’est se relever."

Je vois des visages interloqués. Il poursuit, enfonce tous les clous : "Pour la garantie, il y a, je ne sais pas... la sécurité sociale... ou un petit boulot à la mairie de Neuilly…"

Et bam ! Double ration de jeunes-bashing.

"Moi, je veux que les jeunes créent des entreprises ! À Londres, vous levez de l’argent en 15 jours ! Je veux ça, à Paris." Vous reprendrez bien un peu de France toute pourrie ? Allez ! Double ration, pour tout l’monde !

A J-10 de la primaire de la droite, à J+1 de l’arrivée de Donald Trump, je peux vous assurer que j’ai déjà le ventre à l’envers.

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